CLCV 44 : une exposition sur l’état du logement pour aller à la rencontre des personnes

publié le 10 décembre 2020 (modifié le 14 décembre 2020)

En partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, l’ARS et la DREAL, la CLCV de Loire-Atlantique accompagne et défend les personnes en situation de mal-logement. Depuis novembre 2019, elle s’est dotée d’un nouvel outil de prévention pour sensibiliser sur l’état du logement en allant à la rencontre des personnes : une exposition itinérante constituée de panneaux explicatifs alliant pédagogie et refus de la stigmatisation. Rencontre avec Béatrice Naret, conseillère habitat - référente mal-logement à la CLCV 44.


Quelles sont les principales missions de la CLCV 44 (pour plus de détail concernant le mal-logement, lire notre article paru en mai dernier) ?
La CLCV, pour Consommation Logement et Cadre de Vie, est une association de défense des consommateurs et des locataires née il y a 68 ans. La confédération nationale se décline en unions régionales, départementales et en associations locales, toutes indépendantes. Au niveau départemental, la CLCV 44 intervient sur trois axes : la prévention, la représentation dans des instances (Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne, commission Droit au logement opposable, Commission de conciliation, ARS, DREAL, ADIL, CA HLM, CLAH…) et la résolution de litiges de consommation et de logement.

Comment est née l’idée d’une exposition sur le mal-logement ?
Depuis plusieurs années, nous avons constaté dans nos permanences une augmentation du mal-logement. Des personnes venaient, souvent encouragées par des proches, après des mois de situations difficiles et déjà très dégradées. Nous avions l’impression qu’elles n’osaient pas toujours venir à notre rencontre. Il y a en effet souvent beaucoup de stress, d’inquiétude. Les gens ont parfois peur de perdre leur logement s’ils signalent une dégradation de leur bâti, et peur d’entrer en conflit avec leur propriétaire… Nous nous sommes donc rapprochés de la Fondation Abbé Pierre en 2015. En 2016, nous avons intégré le Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne et lancé une grande enquête sur les conditions de logement (format pdf - 703.1 ko - 10/12/2020) . En deux ans, nous avons recueilli plus de 700 questionnaires exploitables. Les résultats nous ont confortés sur la nécessité d’informer, de sensibiliser et d’agir sur le mal-logement. Cela a validé l’outil que nous étions en train de créer : une exposition.

Comment avez-vous imaginé cette exposition ?
Elle est le fruit de deux années de travail, à partir de 2017, en lien avec nos partenaires. C’est un outil pour aller vers les gens plutôt que d’attendre qu’ils viennent à nous. Il s’agit d’informer, de conseiller, voire de repérer les situations de mal-logement sans stigmatiser, sans faire peur. L’exposition est organisée en 10 panneaux explicatifs, pensés pour être attrayants avec illustrations et photos, et l’emploi de la première personne du singulier. Après un premier panneau récapitulatif, plusieurs thématiques sont abordées : humidité, moisissures, chauffage, cuisson, peinture qui s’écaille, logement situé dans une cave ou dans des combles… Chaque panneau pose un constat, les risques pour la santé ou la sécurité des personnes et propose les bons réflexes pour agir, ainsi que les gestes simples pour bien vivre dans un logement sain.

L’exposition est-elle accompagnée d’une médiation ?
Oui, nous formons actuellement des membres et représentants de la CLCV sur la Loire-Atlantique (structure départementale et associations locales) sur le mal-logement. Ceux qui seront intéressés accompagneront l’exposition. L’objectif est qu’ils puissent répondre aux questions des visiteurs, les conseiller, les orienter… Nous finalisons à cet effet un « livret de l’accompagnant ». Par ailleurs, une plaquette flyer sera distribuée aux personnes qui auront vu l’exposition, en guise de mémo.

Où sera installée l’exposition ?
Nous l’avons déjà présentée au Pôle départemental de l’habitat indigne, à l’ANAF (association d’aides familiales) et à l’ADAR (association d’aides à domicile). Nous y avons aussi proposé un atelier d’information sur le mal-logement pour les professionnels. Les conditions sanitaires nous freinent un peu dans notre élan mais à terme, nous pourrions investir des lieux très divers parce que, malheureusement, le mal-logement touche un profil très large de publics. Nous pourrions la proposer aux CCAS, CMS, centres socioculturels, maisons de quartier, FJT, CAF, centres hospitaliers, Pôle emploi, et pourquoi pas aux universités, puisqu’il y a beaucoup d’étudiants mal logés.

Vous faisiez référence à la crise sanitaire. Justement, ce contexte ne doit pas améliorer les situations de mal-logement…
Effectivement. Dans un logement qui est déjà indécent voire insalubre, le confinement peut être une catastrophe. Il est donc d’autant plus important de diffuser ce nouvel outil de lutte contre le mal-logement qu’est l’exposition. Parallèlement, nous continuons les permanences, même si elles se font par téléphone. Lors du premier confinement, c’est d’ailleurs grâce à un appel téléphonique que nous avons pu intervenir sur un logement en péril.