Une feuille de route Santé environnement et périnatalité du PRSE3

Depuis 2015, l’ARS Pays de la Loire, en partenariat avec la Mutualité française Pays de la Loire, a développé plusieurs types d’actions pour agir sur la santé environnementale en périnatalité et petite enfance, s’inscrivant en cela dans la Stratégie nationale perturbateurs endocriniens, le plan national santé environnement, le plan Priorité Prévention et le plan des « 1000 premiers jours ».

En 2019, une feuille de route Périnatalité, petite enfance – santé environnement issue du Plan régional santé environnement 2016-2021 (PRSE3) décline plusieurs types d’actions pour créer une acculturation de l’ensemble des professionnels concernés, à travers des sensibilisations et formations. De 2019 à 2022, une montée en charge sensible a permis de former/sensibiliser 113 professionnels salariés et libéraux, d’accompagner méthodologiquement 4 PMI, 12 maternités (représentant 76% des naissances de la région), plusieurs équipes de soins primaires, collectivités et associations pour développer des actions à destination des professionnels et des parents et entreprendre des changements de pratiques professionnelles. Des outils documentaires leur sont également proposés, au travers d’une lettre d’information.

En 2022, l’ARS a souhaité, via un état des lieux, mettre en lumière les initiatives des acteurs en périnatalité et petite enfance en Pays de la Loire en matière de santé environnementale, recueillir les effets sur les pratiques des professionnels et les attentes vis-à-vis de l’animation régionale.

L’état des lieux après 7 ans de déploiement

Ainsi, les 12 maternités accompagnées par le programme « Santé environnementale en maternité : agir ensemble », les 5 PMI des Pays de la Loire, 15 professionnelles libérales exerçant individuellement ou en structure pluri professionnelle et une direction métropolitaine de la petite enfance ont été interrogées, via des entretiens semi-directifs.

L’intérêt porté aux questions de santé environnementale et la nécessité de changer certaines pratiques sont unanimes parmi les professionnels interrogés ; même si la thématique « santé environnementale » est encore récente et l’idée de réaliser des actions de prévention à l’hôpital n’est pas encore tout à fait intégrée. D’où la nécessité d’une gouvernance institutionnelle, d’une inscription dans le projet de prévention des structures de soins primaires et/ou le projet de développement durable de la structure comme des prérequis indispensables au développement efficace d’actions en prévention et promotion de la santé environnementale.

Le travail en réseaux de pairs est largement salué, en tant qu’occasion d’échanges de connaissances, de pratiques et aussi d’émulation. Ce constat incite à poursuivre l’animation de réseaux régionaux et/ou départementaux de professionnels.

Principales réalisations

Au total, l’état des lieux montre que :
 16 structures proposent régulièrement des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale en périnatalité : ce sont des établissements sanitaires, des centres de PMI, une maison de santé pluri-professionnelle,
 5 maternités ont modifié leurs pratiques de nettoyage des sols pour évoluer vers le nettoyage à l’eau et aux lingettes à microfibres (les autres sont en transition),
 Toutes les maternités ont arrêté la distribution de boîtes publicitaires dites boîtes roses,
 10 maternités ont une collecte sélective pour les biberons-dose en plastique,
 Un lot d’achat de cosmétiques et produits d’entretien spécifique maternités est maintenant disponible pour toutes les maternités de la région,
 ….

Par ailleurs, les professionnels manifestent une grande satisfaction au sujet des formations proposées, des webinaires qui les rassemblent nombreux.

Une réelle dynamique est lancée en Pays de la Loire.

L’accompagnement des acteurs de la périnatalité et de la petite enfance serait à prolonger, au travers du groupe « PRSE : périnatalité et petite enfance », du réseau de périnatalité « réseau sécurité naissance », du réseau des Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Des forces et des pistes d’amélioration pour la suite

La réduction des expositions aux produits chimiques utilisés dans les environnements intérieurs, la qualité des bâtiments, notamment la ventilation et l’aération, les contenants alimentaires… font partie des thèmes qui sont travaillés dans les démarches déjà entreprises par les professionnels de la périnatalité et petite enfance, et qui vont être poursuivies.

Le principal frein, commun à tous les professionnels de santé, est le manque de temps disponible, en lien avec les difficultés RH des professions de santé, mais aussi l’absence de valorisation à l’acte des actions de prévention en santé environnementale. Il serait donc nécessaire de mieux faire connaître les conditions de valorisation de ces activités de prévention dans la cadre des projets de santé des structures d’exercice coordonné.

Le plan des 1000 premiers jours est une opportunité pour parler de santé environnementale, avec le sac des 1000 jours distribué et expliqué en maternité mais aussi grâce aux financements disponibles lors de la signature de contrats ARS/CD dans le cadre de la SNPPE.

Il apparait que l’acculturation recherchée ne pourra se faire qu’en intégrant plus de professionnels dans la boucle d’apprentissage. C’est-à-dire inclure tous les professionnels des structures déjà concernées, inclure de nouvelles structures (maternités, PMI, crèches, CPTS…) mais aussi des professionnels intervenant différemment auprès des familles : TISF, assistantes maternelles…. De nouvelles populations pourraient être intégrées à celles déjà ciblées : couples souffrant d’infertilité, publics vulnérables.

Ces enjeux de la prévention en santé environnementale en périnatalité et petite enfance sont présents dans les 3 enjeux transversaux du PRSE4 : l’approche « Une seule santé », l’adaptation aux changements climatiques et la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.