Retour sur le webinaire « comment bâtir et rénover sans polluer l’air intérieur ? »
Ce webinaire, organisé par la Mutualité française Pays de la Loire était à destination de la communauté des professionnels de santé engagés sur la santé environnementale. Et bonne nouvelle : il est disponible en replay (lien en bas de page). Revenons sur les points clé de cet échange, qui a placé la qualité de l’air au centre de ses enjeux.
Rappel des intervenant(e)s
- Anne LAFOURCADE, présidente de SAFE-Li, dirigeante de l’agence Alicse et co-autrice des guides « recocréches »
- Maxime DANIAU, coordinnateur du pôle « Animation et développement » d’Echobat
- Sophie SEIGNEURIN, architecte, prenant en compte la qualité de l’air intérieur dans ses projets d’éco-construction et de réhabilitation énergétique
- Louise CHARPENTIER et Antoine BURGOS, cheffe de projets Santé Durable et chef de projets Technique NOVABUILD
Un webinaire animé le 19 décembre 2024, par Gaëlle VIOLET de la Mutualité Française Pays de la Loire.
Rappel du sujet
Les matériaux de construction et de rénovation, ainsi que des revêtements et du mobilier, peuvent avoir des impacts sur notre santé, en particulier celle des jeunes enfants. En effet, ils peuvent être une source de pollution de l’air intérieur, en raison de leurs composés organiques volatils ou semi-volatils. Plusieurs questions se posent de la phase de conception du projet à la livraison, qu’il s’agissent d’une construction ou d’une rénovation :
Comment intégrer au mieux la santé environnementale dans le projet ? À quoi faut-il penser ?
La Mutualité française propose plusieurs conférences en ligne en lien avec l’Agence Régionale de Santé dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement 4.
Les points essentiels à retenir
- Il existe de multiples sources de pollution dans les opérations de construction, rénovation et aménagement : air extérieur, sols pollués, matériaux de construction et rénovation, peintures, sols plastiques, colles, poussières de chantier.
- Même si une méconnaissance sur les substances émises subsiste, certains effets sanitaires sont identifiés ou suspectés : allergies respiratoires ou de contact, maux de tête, risque accru d’obésité, de cancer (exemple de l’amiante). Certaines populations sont plus vulnérables aux polluants intérieurs : jeunes enfants et femmes enceintes. Les effets sanitaires des expositions peuvent se manifester des années plus tard.
- Réaliser un projet de construction et de rénovation est complexe. De nombreux acteurs interviennent durant sa réalisation : élus, coordinateurs, programmistes, architectes, services techniques et acheteurs publics. S’entourer d’assistance à maîtrise d’ouvrage, faire des visites inspirantes et s’appuyer sur des acteurs ressources en région est essentiel.
- Réaliser un diagnostic technique et lister les besoins est une première étape, et dans ce sens, les expériences conduites ailleurs sont riches d’enseignement.
- Intégrer explicitement la qualité de l’air dans les objectifs du projet, et ce, dès le cahier les charges est essentiel.
- Plusieurs éléments sont à prendre en compte dans un projet :
- L’environnement extérieur/l’implantation du bâtiment : histoire et nature des sols, des bâtiments, activités et infrastructures environnantes, présence de nature, d’espaces verts et types de végétaux.
- La conception du bâtiment : en complément de la conception des espaces et de la circulation, il convient de prêter attention aux éléments de confort thermique, sonore, lumineux et de la possibilité d’aération des différentes pièces où les personnes passent du temps.
- Les matériaux utilisés : si possible, éviter les pictogrammes de danger, notamment CMR (Cancérigène Mutagène Reprotoxique) ou choisir des matériaux avec des labels, des garanties de faibles émissions de composés organiques volatils (COV) ou encore des matériaux biosourcés.
- Etudier la ventilation mécanique continue (VMC) et ses caractéristiques est une garantie : sa qualité, son dimensionnement, son fonctionnement et son entretien. Autant d’éléments qui jouent sur le bon renouvellement et la qualité de l’air intérieur.
- Choisir un ameublement adapté limite les sources de pollution. Il est parfois possible d’opter pour des meubles labellisés sur le plan environnemental, notamment dans le domaine de la petite enfance. La seconde main peut également être une alternative, à condition de respecter les normes de sécurité en vigueur et de s’assurer qu’aucune évolution réglementaire majeure ne s’y oppose. Enfin, pour limiter l’émission de COV (composé organique volatil), il est recommandé de déballer et d’aérer les meubles au moins trois semaines avant leur installation ou l’arrivée des occupants.
- Vérifier la conformité du cahier des charges au long des étapes de construction en s’appuyant sur des compétences locales et en réalisant régulièrement des visites de chantier est primordial.
- Un délai de 3 semaines minimum entre la livraison du bâtiment et l’occupation est recherché.
- Après la livraison du bâtiment, limiter les polluants en adoptant de bonnes pratiques, comme choisir des produits de nettoyage adaptés et entretenir la VMC participe à une bonne qualité de l’air.
Lien du replay
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