Les enjeux du PRSE4 : la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé

publié le 15 février 2024

Trois enjeux chapeau transversaux ont été identifiés pour le PRSE4, fixés par le comité de pilotage. Tout au long de ce nouveau plan, les actions menées veilleront à la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. Entretien avec Sylvie Lamarque, directrice de l’antenne Maine-et-Loire (49) de l’IREPS (Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé) et coordinatrice régionale de la réduction des inégalités de santé.

Qu’est-ce que les inégalités sociales et territoriales de santé ?

Pour comprendre les inégalités sociales et territoriales de santé, il faut repartir de la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition met en évidence l’importance d’un ensemble de facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui influent sur notre état de santé, appelés déterminants de la santé. Ils sont donc très liés à l’organisation structurelle de notre société.

Les Inégalités Sociales de Santé (ISS) mettent en évidence la relation étroite entre notre état de santé et l’inégale distribution des ressources liée à notre position sociale (catégorie socio-professionnelle, revenu, niveau d’études, profession) dans la société. Elles peuvent se traduire par des écarts importants de l’espérance de vie en bonne santé, ou encore d’une plus forte probabilité d’être atteint d’une maladie.

Parler d’inégalités sociales et territoriales de santé permet également d’éviter l’opposition et la stigmatisation de certaines populations les plus précarisées notamment car elles touchent toutes les populations.

Par quels indicateurs de santé se traduisent-elles ?

Plus on est aisé financièrement, plus l’espérance de vie est élevée. En France, aux extrêmes du gradient social de santé, les 5% des hommes les plus aisés vivent presque 13 ans de plus que les hommes les plus pauvres (84,4 ans contre 71,7 ans).

En 2013, une étude de la DREES sur la santé des élèves de grande section de maternelle a montré que le taux d’enfants d’ouvriers en surcharge pondérale est supérieur à celui des enfants d’employés, lui-même supérieur à celui des enfants de cadre.

En 2019, l’Observatoire Régional de la Santé (ORS), en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) a édité des diagnostics santé sur la région des Pays de la Loire qui en évidence les écarts liés aux différents territoires et à leurs spécificités avec une vue d’ensemble de l’état de santé (mortalité prématuré*, espérance de vie à la naissance…).

Mortalité prématurée et mortalité prématurée évitable
Le taux de mortalité prématurée est le nombre de décès, au cours de l’année, d’individus âgés de moins de 65 ans, rapporté à la population moyenne totale des moins de 65 ans de la même année. La mortalité prématurée évitable est un sous-ensemble de la mortalité prématurée dont les causes de décès sont liées à des comportements à risques (consommation de tabac, d’alcool, sédentarité, etc.) et/ou un défaut de prise en charge par le système de soins.

Dossier sur les inégalités de santé du collectif Interactions (anciennement PromoSanté) :
Réduction des inégalités sociales de santé et équité en santé – Promo Santé (promosante.org)