Eau, alimentation et air : comment est-on exposé aux pesticides ? (Journée Pesticides et santé)

Graphique SPF pour l’étude PestiRiv

Qu’en est-il des connaissances et des études en cours sur les liens entre pesticides et santé ? Telle était la question au cœur de la journée. Directeur adjoint à l’évaluation des risques à l’ANSES, aux commandes du dispositif national de phytopharmacovigilance, dans le cadre du plan Ecophyto, Jean-Luc Volatier a rappelé les différentes sources de pesticides, dont les ventes n’ont pas réellement baissé depuis 2018. Si les plus forts volumes sont utilisés dans l’agriculture, les pesticides englobent également les produits biocides agricoles, non agricoles et domestiques ainsi que les antiparasitaires humains et vétérinaires. La hiérarchisation des différentes voies d’expositions aux pesticides (par ingestion d’aliments et de boissons, par inhalation ou par voie d’exposition directe cutanée) est particulièrement complexe et pourtant indispensable pour évaluer les niveaux de risques. Ainsi, nous possédons beaucoup de données sur l’eau, ressource rigoureusement contrôlée depuis longtemps* et dont la consommation contribue à moins de 5% de l’exposition alimentaire, ainsi qu’en partie sur les aliments. Il n’en est pas de même sur l’air (voir l’étude en Pays de la Loire) et encore moins sur l’air dans les logements, un sujet pourtant essentiel à mettre en lien avec l’utilisation de pesticides à la maison, dont l’étude Pesti’home a révélé l’ampleur en 2019. Si la loi Labbé interdit depuis début 2019 l’utilisation des produits phytosanitaires dans les jardins des particuliers, une attention devrait être portée à l’usage de pesticides en intérieur tels que les insecticides (biocides utilisés contre les insectes volants ou rampants, médicaments vétérinaires pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie) ou les répulsifs cutanés humains (répulsifs contre les moustiques).

*En Pays de la Loire, l’état des lieux du SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) en 2019 a montré que les pesticides déclassent 44 % des masses d’eau souterraines et 75 % des masses d’eau superficielles, et que seulement 11 % des cours d’eau sont en bon état écologique dans la région.

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