Qualité de l’eau potable : une mobilisation à poursuivre

publié le 26 octobre 2018 (modifié le 10 décembre 2018)

Si la qualité de l’eau distribuée est bonne en Pays de la Loire, des efforts restent nécessaires pour protéger la ressource en eau, notamment des pesticides. C’est l’analyse que font l’Agence régionale de santé (ARS) et la Préfecture de Région, qui présentaient cet été l’organisation et les résultats du dispositif de surveillance du réseau public de distribution de l’eau.


« Garantir l’accès à une eau de qualité, en permanence et pour tous, est un enjeu de santé publique et une responsabilité partagée. Dans les Pays de la Loire, l’eau distribuée est de très bonne qualité », a expliqué Jean-Jacques Coiplet, Directeur général de l’ARS des Pays de la Loire, lors d’une conférence de presse, le 13 juillet 2018. La qualité de l’eau distribuée par le réseau public fait l’objet en effet d’une surveillance active, de la ressource en eau jusqu’au robinet du consommateur. Cette surveillance, est exercée par l’ARS dans le cadre du contrôle sanitaire, et par les collectivités territoriales selon la responsabilité qui leur incombent.

Elle s’est ainsi concrétisée, pour la partie relevant de l’ARS, en 2017 par plus de 10 000 prélèvements en eau distribuée.

Une eau de bonne qualité… malgré les pesticides

Les résultats de cette surveillance sont plutôt satisfaisants : 98 % de la population régionale est alimentée par une eau respectant, en permanence, l’ensemble des normes sur le plan bactériologique et physico-chimique… à l’exception toutefois des pesticides. On enregistre en effet, avec l’extension depuis 2016 du contrôle à la recherche de nouvelles molécules et notamment de résidus de pesticides, un taux de dépassement de la norme (0,1 microgramme par litre) de 22 %.

Il n’y a pas là de risque sanitaire, car la norme réglementaire de 0,1 microgramme/litre est de nature environnementale et non sanitaire. Pour ces molécules,les valeurs limites définies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) au-delà desquelles des restrictions d’usage de l’eau doivent être mises en place sont très supérieures à ce seuil. Ces dépassements révèlent toutefois certaines limites actuelles : malgré les investissements, il est extrêmement difficile d’éliminer totalement les résidus de pesticides par les traitements habituels (charbon actif) en raison de leurs caractéristiques (taille, solubilité…). « Cette situation, même sans risque sanitaire, nécessite d’agir afin de protéger la ressource en eau. Cet engagement collectif, nous le devons à tous les Ligériens, notamment aux générations futures », poursuivait Jean-Jacques Coiplet.

Une mobilisation à poursuivre sur le terrain

L’État multiplie ainsi les actions visant à réduire les pollutions diffuses dans la ressource en eau des Pays de la Loire. 11 % des cours d’eau seulement atteignant le « bon état écologique », la protection des milieux aquatiques est un enjeu prioritaire. « Je crois fermement que pour améliorer la qualité de nos ressources en eau, les solutions viendront du terrain et des acteurs des territoires. Nous les accompagnons et leur donnons des outils pour y parvenir », a expliqué Nicole Klein, Préfète de la région Pays de la Loire.

Entre connaissance, réglementation, contrôle mais aussi accompagnement financier et technique, la palette des interventions est large : révision du programme d’actions régional nitrates, mise à disposition des données sur les pesticides dans les cours d’eau de la région via un outil numérique dédié, accompagnement des agriculteurs aux changements de pratiques via le plan Ecophyto 2, ou encore contrats de filière développés en lien avec la profession agricole… 650 exploitations agricoles sont déjà engagées dans des démarches de réduction du recours aux pesticides.

Le rôle actif du PRSE

Le Plan régional santé environnement (PRSE 3) prend sa part dans le soutien aux initiatives locales de sensibilisation pour réduire l’usage des pesticides, en particulier sur les zones de captages d’eau potable. Il en fait un de ses objectifs majeurs, labellise par exemple les territoires engagés dans ces démarches, à l’image du Pays de Loiron en Mayenne. Et il anime un dispositif d’appel à projets qui accompagne de nombreuses initiatives locales, à l’exemple de la commune de Saffré en Loire-Atlantique qui a conçu et développé une large mobilisation pour le zéro pesticide, ou encore du réseau GRAINE qui impulse des réflexions de fond sur les meilleures façons d’agir en faveur de l’eau.

Pour plus d’informations sur la qualité de l’eau en Pays de la Loire :