Qualité de l’eau : de la mobilisation à la coordination
Associations, services déconcentrés de l’État, collectivités, entreprises… Les 70 personnes venues participer à l’événement organisé par le GRAINE le 3 octobre 2017, dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement, avec le soutien de la DREAL et de l’ARS*, représentaient tous les acteurs de l’eau. Leurs expériences et leurs expertises ont permis d’éclairer la problématique choisie : Pour une meilleure qualité de l’eau en Pays de la Loire : comment sensibiliser et mobiliser les acteurs de l’eau et le public ?
Un enjeu pour l’environnement et la santé
En Pays de la Loire, seulement 11% des cours d’eau sont en bon état, à comparer aux 43% du niveau national : l’objectif du SDAGE est d’atteindre pour la région 37% des cours d’eau en bon état d’ici 2021.
Cette dégradation de l’état des cours d’eau dans la région s’explique par plusieurs raisons :
- un contexte géologique peu favorable
- une forte croissance démographique et l’urbanisation sur le littoral
- une forte production agricole
- des cours d’eau très artificialisés
Les objectifs environnementaux et sanitaires se rejoignent : en effet, retrouver une eau brute de qualité suffisante est un enjeu pour notre santé et permet de réduire les traitements de potabilisation de l’eau.
Décloisonner, coordonner, partager
Au fil des différents temps d’échange, des idées fortes se sont imposées, dont celle de l’indispensable coordination des actions, à travers le décloisonnement des organisations et le travail à la bonne articulation des objectifs et plans d’actions entre partenaires. Les participants en appellent même à travailler à une action « intégrative » — entre pairs (plus d’échanges) et entre réseaux (plus de richesses) — pour que les actions gagnent en lisibilité et en impact. De la même façon, il apparaît nécessaire à tous de mieux exploiter et partager les actions existantes, sans doute en valorisant les ressources et pratiques, mais aussi en activant les liens entre la problématique eau et d’autres thématiques comme l’alimentation.Bien d’autres champs de progrès ont été explorés. Les acteurs analysent ainsi qu’il leur faut mieux adapter leur offre éducative — à la fois aux différents publics (scolaires, grand public, collectivités et les professionnels) et aux différentes étapes des parcours de vie ou aux personnes en situation de précarité et de handicap — et s’appliquer à travailler pour entraîner les personnes à adopter des comportements vertueux. Parmi les priorités, il leur apparaît également que l’évaluation des actions d’une part, et la sensibilisation des élus d’autre part, sont indispensables.
Des premiers pas franchis
Cette journée en elle-même a sans doute déjà constitué un pas dans le bon sens. Bien évidemment celui du partage des savoirs et des savoir-faire et de l’appropriation des enjeux liés à l’état de la qualité de l’eau en Pays de la Loire. Mais il faut également souligner qu’un tel événement agit dans le sens d’une meilleure inter-connaissance entre acteurs de la gestion de l’eau et de l’éducation à l’environnement. D’ores et déjà un premier effort de mutualisation des actions en Éducation à l’Environnement et au Développement Durable.
*l’événement était financé par l’ARS, la DREAL, l’Agence de l’eau Loire Bretagne et le Conseil départemental de Maine-et-Loire.
Consulter la synthèse de la journée d’échange :
GRAINE Pays de la Loire, Octobre 2017 - 4 pages.
Plus d’information et les actes de la journée : sur le site du réseau Graine
LES ENJEUX DE L’EAU, PAR LES ACTEURS DE L’EAU
La journée d’échange organisée par le réseau GRAINE a été aussi l’occasion d’entendre le témoignage d’acteurs de terrain.Les vertus de l’échange
« Une journée comme celle-ci permet de constater qu’il se passe plein de choses super intéressantes sur les territoires, mais qu’on n’a pas tant d’occasions que cela d’échanger, de savoir ce qui se passe ailleurs et d’apprendre des erreurs des autres ».Anouk Niatel, animatrice qualité de l’eau au SYMBOLIP, devenu le 1er janvier 2018 Syndicat du Bassin de l’OudonL’équilibre des écosystèmes
« Notre message porte plus particulièrement sur le fonctionnement des écosystèmes : comme dans le corps humain, nous vivons dans un système complexe et dynamique où il y a des équilibres à respecter ».Thibault Vigneron, chef du service Production et valorisation des connaissances à la direction régionale Bretagne Pays de la Loire de l’Agence Française de la Biodiversité (AFB)Poursuivre la sensibilisation des agriculteurs
« Nous organisons des demies-journées* techniques à destination des agriculteurs, notamment en zones de captage d’eau prioritaires, pour les sensibiliser aux questions du bocage et du pâturage. C’est une porte d’entrée pour peut-être aller plus loin ensuite ».Gwenn Abaziou, animatrice coordinatrice de la Fédération Régionale des CIVAM, Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural.Des outils destinés au grand public
« Nous avons construit des outils pour sensibiliser le grand public au jardinage naturel, c’est-à-dire sans pesticides* ; notamment un jeu sur les auxiliaires du jardin et une mallette pédagogique permettant de comparer la biodiversité en ville avec, et sans pesticides. »Richard Flamand, bénévole à Sarthe Nature Environnement et ingénieur paysagiste.* Actions réalisées dans le cadre du 3e Plan régional santé environnement Pays de la Loire avec le soutien de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logmenent (DREAL) et de l’Agence régionale de santé (ARS).