Focus sur la protection du captage du Plessis-pas-Brunet à Nort-sur-Erdre

Les services de l’État, en collaboration avec Atlantic’eau, collectivité en charge de la production/distribution de l’eau sur le territoire concerné, ont mobilisé cet outil sur le captage prioritaire de Plessis-pas-Brunet à Nort-sur-Erdre (44) pour établir en lien avec les acteurs de la Zone de Protection de l’Aire d’Alimentation du Captage (ZPAAC), un programme d’actions agricoles ZSCE afin d’améliorer la protection de la ressource en eau et la qualité de l’eau distribuée. Fin 2024, ce programme d’actions ZSCE a été validé par arrêté préfectoral.

Le programme d’actions ZSCE qui en découle vise à :

• Réduire l’usage des pesticides et préconise le non-usage des herbicides à base de Terbuthylazine,
• Réduire les risques de lixiviation des nitrates,
• Développer des cultures à Bas Niveau d’Intrants,
• Définir et suivre les indicateurs permettant dans 3 ans de réaliser un bilan de la mise en œuvre des actions puis de décider, si nécessaire, de rendre des mesures obligatoires par un nouvel arrêté préfectoral.

La mise en œuvre des actions agricoles préconisées reste volontaire pendant 3 campagnes culturales pour les exploitants agricoles.

Le contexte

Les captages du Plessis-Pas-Brunet, situés à Nort-sur-Erdre, alimentent environ 80 000 habitants en eau potable. Dans un département fortement dépendant de la Loire pour son approvisionnement et confronté aux incertitudes liées au changement climatique, la préservation de cette ressource est un enjeu majeur. Ce site est cependant particulièrement vulnérable aux pollutions, notamment aux pesticides et aux nitrates.

L’eau provient de deux nappes souterraines. La première, peu profonde, est très sensible aux infiltrations de polluants. La seconde, plus profonde (à plus de 100 mètres), est mieux protégée. Malgré cela, les analyses montrent des teneurs en nitrates avec ponctuellement des pics pouvant atteindre 60 mg/L qui sont donc au-dessus de la limite de 50 mg/L fixée pour l’eau destinée à la consommation humaine. La présence de pesticides et métabolites est également observée dans les 4 forages à des teneurs pouvant dépasser les exigences réglementaires relatives à l’eau distribuée en particulier concernant les métabolites non pertinents (limites fixée à 0,1 µg/L par substance pertinente et 0,5 µg/L en cumul ; 0.9 µg/l pour les métabolites non pertinents).

Des résultats à venir

La mise en œuvre de l’outil réglementaire ZSCE, par la co-construction avec les acteurs qu’elle nécessite, a permis de relancer une dynamique de partage et d’échanges entre les acteurs de la ZPAAC, sur la situation quant au niveau de pollution de la ressource en eau et la définition d’objectifs collectifs visant à y remédier.

Il est trop tôt pour que des résultats soient perceptibles sur la qualité des eaux brutes de ce captage mais l’essentiel est que les 3 prochaines années voient une mise en œuvre volontaire et massive des actions préconisées pour faire évoluer les pratiques agricoles vers l’agroécologie.

Au-delà de cette massification des évolutions de pratiques agricoles, l’objectif principal est, dans un premier temps, que la qualité de la ressource en eau respecte les seuils réglementaires pour les eaux destinées à la consommation humaine pour les nitrates et les pesticides, puis passe sous les seuils de désignation des captages prioritaires.

Les indicateurs de moyens et de résultats définis par le programme d’actions permettront de réaliser un bilan précis de ce programme d’actions ZSCE.

En parallèle, un travail complémentaire est engagé sur l’aire d’alimentation de ce captage. Une cellule d’animation foncière a notamment été constituée associant Atlantic’eau avec le Conseil Départemental, les collectivités, la SAFER, la Chambre d’Agriculture et l’association AgriEauNort des exploitants agricoles présents sur l’aire d’alimentation des captages de Nort sur Erdre.

Enfin, à noter l’élaboration en cours, par Atlantic’eau, d’un dispositif d’accompagnement financier complémentaire pour la mise en œuvre des actions liées à la transition agroécologique des exploitations agricoles de la ZPAAC via l’outil PSE (Paiement pour Services Environnementaux), pour répondre aux attentes exprimées.

Pour en savoir plus

Consulter la note de présentation au public