Avec les CIVAM, les agriculteurs veulent réduire leur impact sur la ressource en eau
Sur les aires d’alimentation des captages prioritaires des Pays de la Loire, les pollutions diffuses d’origine agricole sont particulièrement en cause. Les productions les plus fréquemment rencontrées sur ces aires sont l’élevage de ruminants et la polyculture-élevage, et les critères de dégradation de la qualité de l’eau sont les nitrates, les pesticides… ou les deux.
La fédération régionale des CIVAM (Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) est alertée de cette situation. Représentant en Pays de la Loire près de 2 500 adhérents et sympathisants, cette fédération de 15 associations de développement agricole et rural mène une action de fond visant à sensibiliser les agriculteurs présents sur les zones de captage à des techniques et approches ayant moins d’impact sur la qualité de l’eau. Elle leur apporte donc de l’information technique, dans l’optique de maximiser l’autonomie alimentaire de l’élevage (valorisation pérenne des prairies, approche économe des cultures complémentaires) et de faire connaître les pratiques de valorisation durable des haies bocagères.
Valoriser le pâturage tournant, les prairies et les haies
Les pratiques des exploitations en élevage ruminant et en polyculture élevage avec des systèmes fourragers basés sur le maïs ensilage gourmands en intrants (engrais, pesticides, aliments concentrés) sont impactantes pour la qualité de l’eau. Le maintien des surfaces en herbe est important pour la qualité de l’eau, les prairies de longue durée possédant de nombreux atouts (moins d’érosion, moins de pollution par les pesticides et les nitrates). En parallèle, les haies bocagères constituent des filtres efficaces pour les éléments polluants de l’eau.
La FRCIVAM se donne donc comme objectif de :
- sensibiliser/informer les éleveurs et polyculteurs-éleveurs sur l’intérêt des techniques du pâturage tournant et de valorisation des prairies et de l’introduction de méteils dans les rotations pour développer l’autonomie de son élevage et générer des économies d’intrants.
- sensibiliser/informer les agriculteurs, mais aussi d’autres acteurs du territoire (agents de collectivités, propriétaires forestiers, particuliers) sur l’intérêt de l’entretien et de la pérenité des haies bocagères.
4 demi-journées d’information en 2017
En 2017, quatre demi-journées techniques ont été mises en œuvre, sur 4 captages prioritaires distincts en Pays de la Loire. Il s’agissait de susciter l’intérêt d’un maximum d’agriculteurs de ces aires de captage, autour de questions techniques très opérationnelles.
En Loire-Atlantique, une demi-journée a été organisée en avril à Sucé-sur-Erdre, sur le thème de la mise en place d’un système herbager pâturant. En avril encore, une centaine de personnes a participé à une réunion en Mayenne (Méral) sur le même thème. L’occasion pour le SYMBOLIP (Syndicat du Bassin Versant de l’Oudon) de présenter les actions menées avec les agriculteurs dans l’objectif de protéger la ressource en eau potable, mais aussi d’ateliers, dont un sur la réduction des traitements phytosanitaires sur les cultures.
En Sarthe, une quarantaine de personnes a participé à une demi-journée qui s’est déroulée à Bouër en septembre, sur le thème de « l’herbe pâturée, une solution pour les exploitations laitières en difficulté », en partenariat avec Solidarité Paysans 72. En Maine-et-Loire enfin, la demi-journée était organisée en octobre sur la ferme de Mathilde et Denis Gemin à Freigné. Elle a permis d’insister sur le réseau bocager et la valorisation du bois sur la ferme.
Cette action des CIVAM doit se poursuivre en 2018, puisque 3 nouvelles demi-journées du même type sont prévues sur des aires d’alimentation de captages prioritaires.