Plan Régional Santé Environnement du Pays de la Loire

Webinaire « Ondes électromagnétiques : quels risques pour la santé ? »

publié le 9 novembre 2021



Wi-Fi, 5G, téléphone portable, tablette, plaque à inductions, baby phone, four à micro-ondes, réfrigérateur, ampoules, radio…. Notre exposition quotidienne à de multiples sources d’ondes électromagnétiques peut questionner au regard de possibles impacts sur notre santé, voire nourrir des fantasmes.

Pour faire le point sur ce que disent les études et aussi pour donner des conseils, le webinaire du 25 mai a réuni des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance autour de cette thématique. Pendant près d’une heure, ils ont eu l’occasion d’écouter puis d’échanger avec Yves Le Drean, docteur en biologie cellulaire et enseignant-chercheur à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (IRSET/unité INSERM) à Rennes.

Des normes très protectrices

À ce jour, les effets thermiques (échauffements) sont les seuls effets démontrés pour les radiofréquences. De ce point de vue, les normes en vigueur sont très protectrices. Pour les applications quotidiennes, les limites sont toujours en dessous du seuil déclenchant une élévation de température.

Les mesures faites dans notre environnement montrent par ailleurs que, malgré la multiplication des sources d’ondes électromagnétiques, nous sommes exposés à des niveaux très faibles d’ondes, et ce même en salle de soin de maternité. Les niveaux observés, qui ne présentent pas de risques pour les bébés, seraient d’ailleurs plus liés à l’utilisation des téléphones portables ou du wi-fi qu’aux appareils eux-mêmes.

Pas de risques sanitaires avérés

Si les recherches actuelles ne concluent pas à des risques sanitaires avérés, les ondes électromagnétiques ont été classées comme cancérigènes possible (catégorie 2B) par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), sur la base de l’observation d’une augmentation du risque de développer un cancer du cerveau chez les gros utilisateurs de téléphones portables.

Cependant, ces observations ne sont pas confirmées par les études scientifiques conduites pour essayer de trouver les mécanismes de cancérogenèse. De plus, l’analyse des registres des cancers n’a, pour l’instant, pas montré d’augmentation significative des cancers du cerveau depuis l’avènement de la téléphonie mobile.

Une vraie problématique santé : l’usage du numérique au sens large

Au-delà des interrogations autour des potentiels dangers des ondes, les effets sur la santé peuvent également être liés aux usages du numérique. L’hyperconnexion peut en effet conduire à une baisse de qualité du sommeil liée à la lumière bleue, à une sédentarisation croissante, notamment des enfants et des adolescents, à des difficultés de concentration ou encore à un isolement social.

Yves Le Drean a énuméré quelques gestes simples qu’il est possible d’adopter en préventif :

  • Utiliser les kits mains libres ou mode « haut-parleur » pour le téléphone portable
    En effet, le téléphone portable est la source d’ondes électromagnétiques qui expose à la plus forte dose, non parce que c’est le plus émissif mais parce que l’appareil est directement collé à l’oreille.
  • Ne pas utiliser de téléphone portable au volant d’une voiture, d’un vélo, d’une trottinette
    Le manque d’attention et de réactivité est à l’origine de nombreux accidents de la route et de décès.
  • Autoréguler l’utilisation des écrans
    Se fixer des règles pour toute la famille. Par exemple : pas de portables à table et dépôt de tous les portables et écrans le soir dans un endroit dédié, loin des chambres.
  • Pour les parents : limiter l’exposition des bébés et jeunes enfants
    Les sources d’exposition aux ondes des enfants sont nombreuses et dès leur plus jeune âge : téléphones portables, jeux connectés, tablettes, télésurveillance des enfants. Or, les enfants font partie des publics les plus fragiles.

Du fait de leur plus petite taille, les ondes électromagnétiques pénètrent plus profondément dans leur tissu et leur boîte crânienne. De plus, la teneur en eau de leurs tissus biologiques est plus importante, ce qui induit une plus forte absorption des ondes par rapport aux adultes.

Enfin, quelques conseils pour les parents ont été évoqués pour conclure le webinaire :

  • En cas d’usage d’appareils de surveillance (baby phone), les placer à plus d’un mètre de la tête de l’enfant.
  • Encadrer l’usage des écrans pour les enfants et ne pas utiliser d’écran avant 3 ans
  • Limiter l’exposition aux appareils émettant des ondes et tout particulièrement au téléphone portable
  • Éviter l’utilisation des dispositifs anti-ondes qui sont au mieux inefficaces, au pire contre-productifs
Retrouvez le replay du webinaire ci-dessous, ainsi qu’un lien vers un dossier complet sur le site de la Mutualité française Pays de la Loire.