« Santé-environnement : nous avons le pouvoir d’agir ! »
« C’était formidable ! C’est mieux que l’avion. » Ce ressenti est celui d’une dame âgée de 91 ans après être monté à cheval. Une animation inédite, proposée aux résidents d’un Ehpad. Elle faisait partie des nombreuses initiatives présentées lors de la journée d’échanges « santé-environnement », organisée à Craon le 14 novembre, par le réseau GRAINE Pays de la Loire via son adhérent local, l’association d’animation pour la maîtrise de l’énergie en Mayenne Synergies en partenariat avec la Communauté de communes du Pays de Craon.
Le film montrait également des personnes âgées en train de s’entraîner à reproduire des gestes de karaté. « Ces activités ont de multiples intérêts, souligne Sonia Bignon, directrice adjointe du Centre hospitalier local du sud ouest mayennais, où se déroulait la journée. Du point de vue de la santé, elles font travailler la respiration, la mobilité des articulations, la mémorisation. Et socialement, elles renforcent les relations entre les résidents, avec les petits enfants, par le partage d’une activité commune, et l’estime de soi. » Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien de plusieurs partenaires, dont la communauté de communes.
« Nous pensons qu’il est possible de promouvoir la santé autrement que par le soin, affirme Christophe Langouët, vice-président de la communauté de communes du Pays de Craon. Cela passe aussi par l’attention portée à l’alimentation, par la pratique d’une activité physique et l’entretien de l’habitat. Grâce au partenariat avec les professionnels de santé depuis plusieurs années, nous avons pu élaborer un projet de santé pour l’ensemble du territoire qui a notamment abouti à la signature d’un contrat local de santé avec l’agence régionale de la santé, la rénovation de l’hôpital local et à la création de maisons de santé. »
Partager les bonnes pratiques
« Ces exemples montrent le pouvoir d’agir des acteurs locaux, souligne Estelle Brault, coordinatrice du réseau Pays de la Loire. L’objectif de ces journées d’échanges est de partager les bonnes pratiques et d’informer les acteurs de l’éducation à l’environnement afin qu’ils puissent à leur tour encourager des projets similaires sur leur territoire. »
La journée a commencé par une conférence du sociologue Patrick Berry sur les enjeux et les leviers d’actions d’éducation relatifs à la santé-environnement et s’est poursuivie par cinq ateliers tournants :
- sur l’habitat indigne, animé par Gaëlle Duclos de l’ARS 53 et Anne-Claire Chiron de l’association ALISEE 44.
- sur la qualité de l’air, animé par Arnaud Dubreil de Synergies et Sébastien Ridé du CPIE Mayenne Bas-Maine.
- sur l’alimentation, facteur de bonne santé, animé par Fanny Caron, du Groupement des Agriculteurs bio de Loire Atlantique.
- sur les activités physiques pour tous pour la santé et le bien-être, animé par Christophe Bourdais de l’ESAT-R Le Ponceau à La Selle Craonnaise.
- sur l’opportunité de la santé dans les politiques publiques, animé par des représentants de la ville de Saint-Herblain et de la Communauté de Communes du Pays de Craon.
Exemples pour agir
Enrichir ses connaissancesPatrick Berry, sociologue et consultant en Promotion de la santé et Environnement
« La santé et l’environnement sont des sujets qui touchent tout le monde, car ils sont au plus proche des préoccupations de la vie quotidienne. Mais Ce sont également des sujets qui nécessitent des connaissances pointues pour comprendre et s’approprier les enjeux qui se posent face au changement climatique. Cette compréhension des enjeux est indispensables pour poser des décisions argumentées et/ou orienter ces décisions, que cela soit au niveau individuel ou bien en termes de politiques publiques. Un des enjeux majeurs est la prise en compte des inégalités sociales et de santé, notamment autour de l’accès, de la compréhension et de l’utilisation de l’information. Une journée comme celle d’aujourd’hui à Craon permet aux personnes qui assurent les actions d’éducation à l’environnement et pour la santé d’enrichir leurs connaissances et de croiser des savoir-faire concernant les stratégies pédagogiques. En tant que sociologue, mon rôle consiste à rendre compréhensibles et expliquer les travaux des experts en sciences sociales et à faciliter les liens entre la théorie à la pratique sur le terrain. »La santé, un critère d’amélioration des projets
Maud Laurent, coordinatrice de l’association Synergies.
« Notre ambition est d’encourager à la maîtrise de l’énergie et plus largement toutes les démarches de développement durable. Nous intervenons dans les écoles et nous tenons des permanences dans toutes les communautés de communes du département. Nous animons également le réseau des collectivités, au sein duquel des élus partagent leurs projets en lien avec le développement durable. La richesse des échanges lors d’une rencontre sur le thème de la relation entre santé et environnement nous a donné l’idée d’organiser cette journée avec le réseau GRAINE Pays de la Loire. Le critère de la santé ne doit pas être considéré comme une contrainte supplémentaire, mais plutôt comme une opportunité à saisir pour améliorer la qualité des projets. »Des gestes faciles à faire
Hélène Burel-Poignant, éducatrice à l’environnement dans l’association Sarthe Nature Environnement.
« Le rôle de l’association consiste à relayer les bonnes pratiques dans tous les domaines de la vie quotidienne. Par exemple, concernant la qualité de l’air dans les logements, j’anime régulièrement des ateliers sur les produits ménagers dans les centres sociaux et foyers de jeunes travailleurs. J’explique notamment que le vinaigre blanc peut remplacer efficacement de nombreux produits de nettoyage dont les composants peuvent être mauvais pour la santé. Autre petit geste facile à faire : nettoyer les réglettes d’aération au-dessus des fenêtres. Cela permet une bonne aération. »Être acteur de sa santé
Joël Traineau, coprésident de l’association « Relais santé bien-être »
« Notre objectif est de faire en sorte que chacun devienne acteur de sa santé, en étant attentif à son alimentation et en ayant une activité physique régulière. Pour faciliter les relations entre les professionnels de santé et les habitants, nous avons désigné un référent dans chaque commune. Nous organisons aussi des actions de prévention et relayons les informations sur la santé. Par exemple, nous incitons les associations sportives à avoir le label sport santé. Pour l’obtenir, elles doivent proposer au moins une activité orientée loisirs et bien-être, par exemple la marche nordique dans un club d’athlétisme. »