Retour sur le webinaire « conduire un projet d’aménagement favorable à la santé »
En ouverture, Gwénaëlle Hivert de l’ARS Pays de la Loire a présenté les deux types de démarches pour mieux intégrer la santé à des projets d’aménagement qui ont fait l’objet d’un accompagnement par l’ARS auprès de collectivités : soit de manière intégrée à l’élaboration du projet tout au long de son développement, soit sous la forme d’une Évaluation d’impacts sur la santé (EIS) qui s’applique à un pré-projet qu’il est encore possible de faire évoluer.
L’EIS vise à évaluer les effets potentiels positifs et négatifs d’un projet sur la santé, en veillant à toujours prendre en compte les inégalités sociales de santé. Elle s’appuie sur le croisement de différentes données : déjà existantes, comme celles issues de la littérature ou de données locales sur la démographie et l’environnement, mais aussi collectées pour l’occasion à travers des avis d’experts du projet et des enquêtes auprès des habitants pour appréhender l’impact du projet sur leur santé.
L’ARS propose ainsi d’accompagner les collectivités intéressées pour développer des projets d’urbanisme dans un sens plus favorable à la santé.
Témoignages d’acteurs
En illustration, trois démarches d’intégration de la santé dans des projets d’aménagement ont été présentées, à commencer par celui de l’île de Nantes (quartier du futur CHU). Clara Galland Henaff, chargée d’étude à l’Observatoire régional de la santé (ORS) des Pays de la Loire, et Patrick Berry, consultant, ont été missionnés par la Ville de Nantes et la Samoa pour étudier l’impact sur la santé des Nantais du projet d’aménagement de l’île de Nantes. Les deux axes d’exploration retenus portaient sur la nature en ville et la participation citoyenne. Au-delà de conforter l’axe qualité de vie/santé du projet d’aménagement de l’île de Nantes, l’EIS a abouti à un certain nombre de recommandations : pour limiter l’exposition à des nuisances environnementales, pour la conception d’espaces promoteurs de l’activité physique, l’extension des dispositifs capacitants en lien avec l’aménagement ou encore le développement des approches participatives… Elle a également selon eux permis une évolution des relations de travail entre les acteurs vers plus d’échanges et de concertation.
L’aménagement des espaces publics en faveur de la santé
Catherine Girard, cheffe de projet Confluences 2030 et Marion Gaudel, animatrice territoriale de santé à Redon Agglomération, ont ensuite présenté un projet de renouvellement urbain des quartiers portuaires de Redon et Saint-Nicolas-de-Redon. Baptisé Confluences 2030, celui-ci a intégré une démarche d’Urbanisme favorable à la santé (UFS), également présente dans le Contrat local de santé (CLS) cosigné par les ARS Bretagne et des Pays de la Loire. Un des axes de travail principal a été l’usage des espaces publics (espaces de jeu, promotion de l’activité physique et du lien social), autour duquel des rencontres avec les citoyens ont été organisées (sous la forme de balade, notamment). Elles ont par exemple permis d’identifier un déficit d’activités physiques et de sorties dans les parcs chez les jeunes, et de créer des outils pour y remédier (croisement avec un regard santé du plan guide, rédaction de fiches de recommandations pour l’aménagement, par exemple une fiche sur « l’aménagement des aires de jeu et santé environnement »).
Assurer un suivi post-EIS
Enfin, Nathalie Garnier, responsable du service Prévention éducation, promotion de la santé à la ville d’Angers, a présenté l’EIS mise en place dans le cadre du programme de renouvellement urbain du quartier Monplaisir à Angers. En plus des ateliers participatifs, l’originalité du dispositif a ici été de mettre en place des enquêtes de terrain, pour aller à la rencontre des « invisibles », ces habitants qui de par eux-mêmes ne feraient pas la démarche de témoigner. Ainsi, des recommandations spécifiques ont pu remonter : le manque d’équipements sanitaires dans un parc pour les assistantes maternelles, le sentiment d’insécurité éprouvé par des jeunes femmes sur une place depuis désenclavée avec des aménagements piétons et cyclistes. Menée sur 18 mois, l’étude a permis de mieux intégrer les questions de santé dans le projet urbain, avec une attention particulière aux inégalités sociales. Elle mérite cependant, selon Nathalie Garnier, comme toutes les EIS, la création d’une équipe dédiée au sein de la collectivité, pour vérifier que les recommandations sont bien prises en compte tout au long du développement de l’aménagement.
Vous retrouverez ci-dessous les présentations :
- par Gwénaëlle Hivert de l’ARS Pays de la Loire
- par Clara Galland Henaff, chargée d’étude à l’ORS et Patrick Berry, consultant
- par Catherine Girard, cheffe de projet Confluences 2030 et Marion Gaudel, animatrice territoriale de santé, Redon Agglomération
- par Nathalie Garnier responsable du service Prévention Education Promotion de la Santé à la ville d’Angers
Retrouvez les enregistrements vidéos des interventions ainsi que l’ensemble du webinaire :
- Intervention de Gwénaëlle Hivert
- Intervention de Clara Galland Henaff et Patrick Berry
- Intervention de Catherine Girard et Marion Gaudel