Selon le baromètre santé-environnement de l’Observatoire régional de santé, 58 % des Ligériens n’avaient jamais entendu parler du radon en 2015. Cinq ans après, beaucoup ne connaissent toujours pas ce gaz radioactif naturel, incolore et inodore. Pourtant, le radon est classé cancérigène pulmonaire, il s’agit même de la deuxième cause de cancer des poumons après le tabac. On parle d’exposition « chronique » au radon. Plus on est exposé longtemps et à des taux de radiation élevés, plus il y a de risques pour notre santé.

Depuis quelques années, les problématiques de santé environnementales sont au cœur des préoccupations de l’Agence régionale de santé, en réponse à un besoin d’information exprimé par le grand public. Pour cette raison, des campagnes de sensibilisation sont financées en Pays de la Loire, dans le cadre du PRSE3, parmi lesquelles celle menée en Mayenne par le CPIE Mayenne Bas-Maine, appuyée par l’expertise de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN).

Fin 2019 démarrait un programme sur le territoire de Mayenne Communauté. L’enjeu était d’informer les habitants en leur mettant à disposition tout un panel d’outils pour agir dans leur logement, et ainsi réduire leur exposition au radon. Grâce à ce programme, 260 personnes ont été informées lors de réunions publiques, et 290 foyers ont pu bénéficier d’un dosimètre, mis à disposition gratuitement, afin de mesurer le radon chez eux. Notons que deux tiers du département de la Mayenne sont classés en zone 3 en termes de potentiel radon, à savoir un risque considéré élevé.

Actions de remédiation et conseils

S’il n’est pas possible de tirer de conclusion territoriale sur le radon suite à cette campagne de mesure, les résultats sont tout de même plutôt rassurants. En effet, 87 % de ceux-ci sont en dessous de 300 Bq/m³³, valeur de référence fixée par la France, la Commission européenne et l’OMS. Ainsi, seuls 12 % des résultats sont compris entre 300 et 1000 Bq/m³, et une seule mesure dépasse les 1000 Bq/m³. Dans une logique d’accompagnement des habitants du territoire, le CPIE a missionné Synergies 53 pour réaliser un diagnostic personnalisé, à domicile, chez les trois participants ayant relevé les concentrations en radon les plus élevées, comprises entre 96 et 1100 Bq/m³.

Ainsi, ces trois foyers ont pu mettre en place des actions de remédiation préconisées par ce spécialiste de l’isolation du bâti. Afin de clôturer ce programme, et malgré le contexte si particulier lié au Covid, une réunion de restitution a été organisée le 30 septembre 2020. L’occasion pour les participants qui le souhaitaient de revenir sur les enjeux liés au radon, mais aussi et surtout de bénéficier des conseils d’Arnaud Dubreuil, conseiller infoénergie pour l’association Synergies 53. Aération et ventilation pour permettre au radon de s’échapper vers l’extérieur, étanchéification des joints, sols et murs pour éviter que le radon remonte par le sol… les actions pour se protéger sont souvent assez simples à mettre en place chez soi.