Objectif 2 - Mieux intégrer certains déterminants de santé et d’adaptation au changement climatique dans les choix d’aménagement du territoire (planification, opérations d’aménagement) et de gestion des espaces
Mieux intégrer les enjeux de développement des espaces végétalisés et d’adaptation au changement climatique (friches urbaines, lutte contre les îlots de chaleur, désimperméabilisation des sols, objectif zéro artificialisation nette (ZAN), accès à l’eau, pollens, …)
Les enjeux de santé liés aux espaces naturels sont multiples et ne concernent pas que la ville : pollutions de l’air et sonore, lutte contre les îlots de chaleur, désimperméabilisation des sols et préservation du cycle de l’eau, soutien à l’activité physique et aux interactions sociales, biodiversité, pollens allergisants… Face à ces multiples enjeux, le changement climatique implique également de repenser l’aménagement des territoires, que ce soit en milieu rural ou urbain, pour limiter l’impact de ce dernier sur la santé humaine, tout en préservant l’environnement. La loi n° 2021-1104 dite climat et résilience a pour ambition d’atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) d’ici 2050 en France. Afin de contribuer à cet objectif, la priorité est donnée à la préservation des espaces dans le cadre de la planification territoriale (SRADDET, SCoT, PLU), l’observation des phénomènes d’artificialisation, l’encouragement des porteurs de projets à plus de sobriété foncière et le financement de la requalification de friches.
Indicateurs
- Nombre de projets d’aménagement ou de planification ayant développé une démarche pour mieux intégrer les enjeux de renaturation et de développement des espaces verts en lien avec la santé et le changement climatique.
- Nombre d’hectares consommés annuellement et écarts par rapport à la trajectoire 2021/2030
Mieux intégrer les enjeux de qualité de l’air et de bruit
La qualité de l’air et le bruit peuvent avoir un fort impact sur l’état de santé des habitants (maladies respiratoires, cardiovasculaires, baisse de la qualité du sommeil, stress, etc.), notamment en ville où les nuisances sonores et les sources de pollution sont multipliées avec les transports et la densité populationnelle. Pour prévenir et limiter les nuisances sonores, est obligatoire la réalisation de cartes et plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) tous les 5 ans pour les grandes infrastructures de transports terrestres, les aéroports de plus de 50 000 mouvements annuels et les grandes agglomérations. La surveillance de la qualité de l’air, quant à elle, s’avère nécessaire pour protéger les organismes des effets néfastes de la pollution atmosphérique à court terme (irritations oculaires ou des voies respiratoires, asthme, exacerbation de troubles cardiovasculaires, …) et long terme (développement ou aggravation de cancers, de pathologies cardiovasculaires et respiratoires, etc.). Cette surveillance permet d’agir rapidement si les seuils réglementaires de qualité de l’air sont dépassés, afin de protéger la santé des populations.
Indicateurs
- Nombre de plans de prévention du bruit prévoyant des actions (aménagement du territoire, planification, …) pour mieux intégrer les enjeux des nuisances sonores liés aux transports terrestres,
- Nombre de projets d’aménagement ou de planification ayant développé une démarche pour mieux intégrer les enjeux de qualité de l’air et de bruit en lien avec la santé.
Promouvoir les actions favorables aux mobilités actives, en particulier dans les centres bourgs (vélo, écomobilité autour des écoles et des trajets domicile-travail)
Les mobilités actives, notamment le vélo et la marche, sont de bons moyens de réduire la pollution atmosphérique générée par les transports tout en améliorant son état de santé par l’activité physique. Cependant, en 2017, 84% des actifs en Pays de la Loire utilisent la voiture pour se rendre au travail, contre seulement 5% de marcheurs et 3% de cyclistes. Malgré une nette progression de l’usage du vélo, 60% des trajets domicile-travail de moins de 5km sont encore effectués en voiture. Ces mobilités actives ne peuvent toutefois être pratiquées qu’en présence d’infrastructures adaptées et sécurisées (pistes cyclables, dispositifs d’éclairage, trottoirs, etc.). Plusieurs dispositifs ont été mis en place par l’Etat pour encourager les collectivités à investir dans des projets d’infrastructures ; reconduits dans le cadre du plan vélo et marche 2023-202719, le fonds mobilités actives a permis le soutien au financement de 933 itinéraires cyclables et le programme AVELO21, soutenu par l’ADEME, a permis à 400 territoires de s’engager dans une politique cyclable sur le territoire national.
Indicateur
- Nombre d’actions favorables aux mobilités actives : programmes sur l’écomobilité scolaire, projets d’aménagements favorables aux modes actifs (aménagements cyclables, requalification de centrebourg), nombre de documents de planification dédiés aux modes actifs (schéma directeur des modes actifs, plan piéton, plan de mobilité simplifié, …).
Suggestions d’actions à mener
- Partager les retours d’expérience positifs sur la renaturation et la résorption des îlots de chaleur, incluant les milieux ruraux et urbains,
- Etablir et mettre à jour et à disposition une carte stratégique air (multi-polluants) à l’échelle régionale (open data) : croiser les zones exposées avec les zones urbanisées, les zones à urbaniser et les ERP accueillant des populations sensibles permettant une appropriation rapide des enjeux,
- Organiser des colloques, webinaires thématiques pour accompagner les acteurs à l’utilisation à bon escient des ressources et outils existants (ex. projet Plan’Air, une étude de la prise en compte de la qualité de l’air par les élus dans leurs plans climat-air-énergie territorial (PCAET), retours d’expérience sur les aménagements en faveur des mobilités actives…),
- Accompagner un projet pilote sur la prise en compte de la qualité de l’air en lien avec la santé dans une opération d’aménagement ou un document de planification,
- Accompagner le développement des alternatives au brulage des déchets verts (ex : appel à projets pour déployer des solutions de broyage de déchets verts mobiles pour les particuliers).
Exemple d’action en département
- Action en Maine-et-Loire - Mobilité et santé : promouvoir la marche à pied dans les projets d’aménagement (porteurs : ARS, DDT49).
Actions existantes - à valoriser
- Poursuivre les actions de sensibilisation et de formation autour de l’écomobilité et notamment de la pratique du vélo, principalement à destination des scolaires et des personnes âgées, initiées dans le cadre du plan vélo 2023-2027 et du Défi mobilité Pays de la Loire (Alisée),
- Favoriser la prise en compte de la marche dans la planification d’aménagements territoriaux en s’appuyant sur les outils existants (fiches du CEREMA, « baromètre des villes marchables » de l’association Place aux piétons, …),
- Diffuser des campagnes de sensibilisation à la sécurité des aménagements (abords des écoles, signalisation, etc.), comme « Tom et Lila »,
- Développer et diffuser les outils d’évaluation pour vérifier la bonne prise en compte des enjeux de santé et de biodiversité dans les projets d’aménagement territorial (ex. Evaluations d’Impacts sur la Santé (EIS), évaluations environnementales, démarches UFS, …), en lien avec l’axe Biodiversité et santé du PRSE 4,
- Promouvoir le travail de cartographie des îlots de chaleur en Loire-Atlantique et des îlots de fraîcheur par Nantes Métropole.