Objectif 2 - Améliorer la connaissance et prévenir les risques sanitaires liés aux déséquilibres des écosystèmes

Identifier, quantifier et prévenir les risques sanitaires liés à la biodiversité, en priorité l’ambroisie et le moustique tigre

Les espèces exotiques envahissantes (EEE), espèces introduites par l’homme volontairement ou involontairement sur un territoire hors de son aire de répartition naturelle et qui menacent les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales, se sont multipliées ces dernières années. Nous pouvons par exemple nommer l’introduction du frelon asiatique. Certaines, comme l’ambroisie, peuvent être fortement allergisantes ou d’autres, comme le moustique tigre, sont vectrices d’agents pathogènes (virus de la dengue, de Zika et du chikungunya). En septembre 2023, 26 communes en Pays de la Loire étaient considérées comme colonisées par le moustique tigre Aedes albopictus. L’enjeu de lutte biologique associé à la prolifération de ces espèces nécessite une meilleure connaissance des aires de répartition des espèces concernées et de leur évolution, le tout dans un contexte de changement climatique. Cette connaissance peut s’acquérir en s’appuyant sur les données des observatoires national et régional de la biodiversité, ainsi que sur les études menées autour du concept « Une seule santé ». Une attention particulière doit également être portée à la présence d’espèces graminées dans les espaces de vie, pouvant générer des allergies aux pollens, qui ont un fort impact sur la qualité de vie des personnes touchées.

Indicateurs

  • Evolution d’une population donnée d’une espèce exotique envahissante à enjeu sanitaire sur la période, en particulier l’ambroisie et le moustique tigre,
  • Emergence de nouvelles espèces exotiques envahissantes sur le territoire.

Prévenir les maladies (zoonoses) réglementées et non réglementées, en prenant en compte les spécificités de la région Pays de la Loire (zones humides, élevages agricoles, couloirs migratoires, etc.)

Dans un contexte post pandémie covid-19, la surveillance de la faune terrestre et la prévention des zoonoses animales et alimentaires apparaissent comme une priorité. Les professionnels de santé humaine et animale doivent être impliqués dans la surveillance et la lutte contre les maladies réglementées – liste fixée par arrêté ministériel – qui peuvent entraîner des conséquences de santé publique et/ou économique pour l’élevage. En outre, deuxième région avicole de France derrière la Bretagne, les Pays de la Loire rencontrent également des enjeux de sécurité sanitaire et de biosécurité en filière avicole, notamment face aux virus tels que l’influenza aviaire. Le fait d’être traversée par des axes migratoires peut également avoir une incidence sur l’accélération des interactions inter-espèces dans la région.

Également traversé par la Loire, plus long fleuve de France, le territoire est un vivier de biodiversité et de nombreux sites naturels ligériens sont reconnus et protégés contre la surexploitation de la ressource, les pollutions et la propagation d’espèces exotiques envahissantes. Les Pays de la Loire comptent également un grand nombre de zones humides, qui présentent un fort intérêt écologique, hydrologique ou encore zoologique. A ce jour, le territoire régional compte 16 sites de zones humides à importance majeure. Enfin, une veille doit être opérée sur les zoonoses non réglementées pour lesquelles l’Etat encourage et favorise les initiatives de luttes individuelles et collectives.

Indicateur

  • Nombre de zoonoses réglementées déclarées sur le territoire des Pays de la Loire et évolution sur la période.

Soutenir et valoriser les projets expérimentaux s’appuyant sur les solutions fondées sur la nature pour réduire les nuisances sur la santé

Afin de préserver la santé, notamment dans un contexte de changement climatique, les milieux naturels constituent des solutions pour préserver la santé, en tant que support d’activités et de cadre de vie de qualité et par la préservation d’écosystèmes. Les milieux humides ou les barrières naturelles végétales jouent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, la prévention des crues, la protection des côtes ou encore la réduction des ilots de chaleur en ville.

Indicateur

  • Nombre de projets lancés sur la période utilisant des solutions fondées sur la nature.

Suggestions d’actions à mener

  • Prévenir l’installation du moustique tigre dans les territoires en Pays de la Loire, au travers de la mobilisation sociale pour la suppression des gîtes larvaires et la limitation de destruction des habitats des prédateurs (chauve-souris, mésange, hirondelle…),
  • Mobiliser un réseau d’observateurs et d’acteurs pour la lutte contre l’extension de l’ambroisie dans la région, en articulation avec le réseau de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE),
  • Sensibiliser les professionnels de santé (médecins libéraux, biologistes, pharmaciens…) aux risques de maladies vectorielles à déclaration obligatoire associées au moustique tigre (Chikungunya, dengue, Zika),
  • Renforcer la vigilance autour du risque d’émergence de la grippe aviaire et son évolution vers une grippe humaine,
  • Renforcer la vigilance vis-à-vis des pathologies pouvant être importées par les oiseaux migrateurs (fièvre du Nil, fièvre hémorragique, etc.),
  • Informer en temps réel sur les émissions de pollen et les risques allergiques, et par exemple à travers des pollinariums sentinelles, outils thérapeutiques d’information pour les allergiques aux pollens et les professionnels de santé, au nombre de six en Pays de la Loire : Nantes, St-Nazaire, Angers, Cholet, Laval et La Roche-sur-Yon,
  • Modéliser à 20 ans les impacts des aléas climatiques sur la biodiversité à l’échelle de la région Pays de la Loire en les corrélant aux enjeux de santé publique, incluant par exemple :
    - Les déplacements d’écosystèmes (ex. mouvement des oiseaux migrateurs) et l’accélération des interactions inter-espèces (vecteur maladies),
    - Le développement de conditions d’implantation favorable à de nouvelles espèces à enjeu sanitaire (ex. moustique tigre, graminées allergisantes, chenille processionnaire urticante…),
    - Les capacités à déployer des outils de prévention déjà mis en œuvre dans des pays confrontés à ces enjeux climatiques.
  • Identifier des projets à enjeu sanitaire pour lesquels mobiliser les solutions fondées sur la nature (ex : contamination de zones de baignade par des cyanobactéries).

Exemple d’action en département

  • Action en Sarthe – Promotion de la vaccination contre la grippe des professionnels agricoles des filières aviaire et porcine (porteurs : MSA, DDPP72).

Actions existantes - à valoriser

  • Surveiller la prolifération du moustique tigre via la pose de pièges pondoirs, l’identification des œufs de moustique et l’identification d’adultes à la suite de sollicitations citoyennes,
  • Promouvoir les travaux de recherche sur la biodiversité et la santé portés par les organismes présents en Pays de la Loire,
  • Mettre en avant les actions d’informations sur la santé des écosystèmes et des espèces qui existent pour le grand public, par exemple :
    - Les refuges LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), sur lesquels propriétaires publics et privés s’engagent à préserver et protéger la faune, la flore sauvage, le sol et l’environnement ;
    - « Une naissance, un arbre », programme de la Région visant à planter un arbre pour chaque naissance enregistrée à l’état-civil ( 40 000 naissances comptabilisées par an en Pays de la Loire).
  • Communiquer sur les Solutions Fondées sur la Nature (12 projets suivis par l’OFB en Pays de la Loire) et comment ces dernières peuvent répondre à des enjeux de santé spécifiques, par exemple à travers d’outils comme la plaquette « Solutions fondées sur la nature » de France Nature Environnement (FNE) ou le projet Life intégré ARTISAN de l’OFB

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