Objectif 1 - Accompagner les personnes en situation de précarité alimentaire et favoriser la justice sociale
Favoriser la sécurité alimentaire, notamment pour les publics précaires, les jeunes et les étudiants
Selon la définition qui en a été donnée lors du sommet mondial de l’alimentation de 1996, « la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active »6. L’alimentation est marquée par un fort gradient social, la structure des prix n’étant pas nécessairement favorable à l’équilibre nutritionnel et environnemental. Cette situation a des effets immédiats sur la santé des plus précaires. Les ménages appartenant au premier décile des revenus dépensent ainsi 50% de moins en fruits et légumes que la moyenne nationale7. Certains étudiants, et plus généralement les jeunes en situation de vulnérabilité, sont particulièrement exposés à un risque de bascule dans la précarité, d’où la nécessité de mettre en place des actions spécifiques pour ces publics.
Indicateurs
- Nombre d’actions de sensibilisation et d’accompagnement menées auprès des publics précaires, notamment des jeunes et étudiants en situation de précarité.
Prévenir la précarité alimentaire (repérage, accessibilité, implication des publics)
D’après l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization (FAO)), la précarité alimentaire, aussi nommée insécurité alimentaire, désigne une situation dans laquelle un individu n’a pas « un accès régulier à suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour une croissance et un développement normaux et une vie active et saine ». Parfois isolées, les personnes en situation de précarité alimentaire sont plus difficilement repérables et sont susceptibles de se retrouver à l’écart des différentes aides pouvant leur être proposées. Une meilleure identification des publics vulnérables et des territoires couverts par une offre adaptée constitue un prérequis pour favoriser l’accessibilité à de la nourriture saine, ainsi que l’implication des personnes accompagnées dans les dispositifs d’aides existants. A titre de point de repère, 11,4 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire en France. La situation est encore plus complexe pour les 2 à 4 millions de personnes bénéficiaires de l’aide alimentaire avec des prévalences des pathologies en lien avec la nutrition (obésité, hypertension artérielle, diabète, certains déficits vitaminiques) particulièrement élevées par rapport à la population générale. En particulier, 17% de la population française est en situation d’obésité, contre 28,8% pour les usagers de l’aide alimentaire.
Indicateurs
- Nombre de dispositifs d’aller-vers mis en place à destination des publics en situation de précarité,
- Evolution du nombre de structures habilitées au niveau régional,
- Evolution du nombre de points de distribution.
Suggestions d’actions à mener
- Dans le cadre du Pacte des solidarités et du programme Mieux Manger pour tous, soutenir le déploiement d’alliances locales des solidarités entre acteurs de la lutte contre la précarité alimentaire, et notamment les échanges structurés entre les producteurs de la région et les associations agréées d’aide alimentaire,
- Soutenir des expérimentations portant la transformation de l’organisation de la lutte contre la précarité alimentaire (par exemple : fourniture de paniers solidaires, chèques alimentaires locaux, expérimentation d’une sécurité sociale alimentaire, etc.),
- Encourager et développer les démarches d’association des personnes en situation de précarité alimentaire par exemple par le soutien à des actions de formation et sensibilisation ou le déploiement de jardins solidaires favorisant l’auto-production, etc.
- Informer les personnes en situation de précarité sur les aides alimentaires disponibles, mieux les orienter et favoriser leur accès à une alimentation saine et de qualité via des outils de cartographie des services d’aide alimentaire,
- Réaliser un état des lieux sur les approvisionnements actuels en denrées alimentaires et définir les enjeux et la faisabilité d’une diversification des sources d’approvisionnement tenant compte des critères de durabilité,
- Analyser les possibilités d’inscription de critères environnementaux et sociaux dans les achats publics ou dans les achats réalisés via des subventions publiques, et identifier les critères.
Actions existantes - à valoriser
- Poursuivre la tenue d’ateliers découverte, plaisir et éducation au goût et à la qualité de l’alimentation à destination des publics vulnérables, notamment en s’appuyant sur le contenu du Programme National pour l’Alimentation (PNA), du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et de la Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat,
- Accompagner les habitants précaires à l’utilisation des paniers distribués (par exemple : ateliers nutrition),
- Lutter contre l’isolement social et redonner le goût de cuisiner aux personnes seules (partage de repas entre quartiers, soupe partagée, etc.). Ces actions s’inscrivent dans la logique du programme « Mieux manger pour tous », du PNA et du PNNS.