En Vendée et Mayenne : des efforts d’amélioration de l’air intérieur dans les écoles

publié le 22 octobre 2018

Les CPIE Sèvre Bocage en Vendée et Mayenne Bas Maine déploient depuis deux ans des actions de sensibilisation à la qualité de l’air à l’intérieur des écoles. Avec de solides résultats.


Les enfants constituent un public particulièrement sensible à la pollution de l’air intérieur, et la loi Grenelle 2 rend ainsi obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant des enfants, un dispositif qui entre progressivement en vigueur. Les CPIE des Pays de la Loire se sont ainsi emparés de cette problématique de la qualité de l’air intérieur, en organisant notamment une journée régionale de formation le 14 septembre dernier.

Mobilisation à La Flocellière, Pouzauges et Le Boupère

Avec le soutien du PRSE3, le CPIE Sèvre Bocage en Vendée travaille sur l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les établissements scolaires de son territoire. En 2016, une méthodologie de travail a été mise en place avec 2 établissements pilotes. En 2017, ce sont 3 établissements scolaires primaires (l’école privée de la Flocellière et les écoles publiques de Pouzauges et du Boupère) qui participent à l’action.

L’ensemble des usagers de ces établissements d’éducation sont concernés par la qualité de l’air intérieur et s’impliquent donc dans ce dispositif :
• travail avec les gestionnaires (municipalités ou organismes de gestion des écoles privées) sur l’évaluation des systèmes d’aération et de ventilation. Cette phase peut mener par exemple à la programmation d’un entretien régulier des bouches d’entrée et de sortie d’air, au nettoyage des gaines ou même à l’installation d’un nouveau système de ventilation,
• Accompagnement du personnel d’entretien et des enseignants dans le diagnostic des équipements et le questionnement des pratiques liées à la qualité de l’air. Ce diagnostic permet d’identifier les points positifs et les éléments à améliorer.
• Sensibilisation des élèves avec la création d’un programme pédagogique permettant d’aborder les enjeux liés à la qualité de l’air et les moyens d’action possibles. Les élèves peuvent ensuite passer à l’action en fabriquant des produits d’entretien naturels pour leur famille et surtout le personnel d’entretien de l’école peut mettre en place un protocole d’aération régulière (diagnostic de niveau de confinement réalisé par les enfants au moyen de détecteur CO2 installé dans les classes), essayer de limiter l’impact des fournitures scolaires sur la qualité de l’air des classes…
L’ensemble de ces travaux permet ensuite au gestionnaire de l’établissement de finaliser un programme d’actions qui sera ré-interrogé annuellement pour parvenir à une amélioration de la qualité de l’air intérieur sur le long terme.

Une méthode favorisant la prise de conscience

Si cette méthodologie permet de répondre à la nouvelle réglementation, elle permet en même temps d’impliquer l’ensemble des usagers et favorise une meilleure prise de conscience et une meilleure efficacité des actions mises en place. D’ailleurs, de nouvelles écoles du territoire ont d’ores et déjà manifesté le souhait de participer à cette action en 2018/19. Le CPIE analyse que la poursuite de cette action pourrait se justifier en travaillant à un échelon supérieur (échelle intercommunale) pour démultiplier la sensibilisation.

Azé, Saint-Hilaire du Maine Saint-Baudelle également impliquées

Le CPIE Mayenne Bas Maine, en partenariat avec l’association Synergies 53 et les services de l’État, et le soutien du PRSE3, a également lancé des temps d’informations sur la qualité de l’air intérieur dans les écoles, prioritaires parmi les établissements recevant du public. Trois communes mayennaises ont accepté de participer à deux actions pilotes en 2016/17 et 2017/18 : Azé et Saint-Hilaire du Maine en 2016, puis Saint-Baudelle en 2017.
Les objectifs de ses actions étaient de définir de manière collégiale, tester et affiner une méthode d’accompagnement des gestionnaires d’établissements, de sensibiliser les usagers et personnels aux enjeux sanitaires de la qualité de l’air intérieur, d’impliquer ces publics dans le diagnostic et de les accompagner dans la définition d’actions pertinentes, et enfin de les aider à communiquer sur l’action menée, sans créer de peurs chez les parents d’élèves et la population en général,
L’action menée en 2016/17 à Azé et Saint-Hilaire du Maine a permis de définir et tester une méthode. Elle se poursuit en 2017/18 pour évaluer l’état d’avancement des communes, en dresser un bilan et mettre en place des actions complémentaires au regard de leurs problématiques. L’action menée en 2017/18 à Saint-Baudelle a ainsi été adaptée au regard des enseignements des actions précédentes et permet de poursuivre de manière conjointe la sensibilisation et l’accompagnement des publics cibles, le test de la méthode mise en place mais aussi la définition d’une méthode pouvant s’appliquer à une échelle intercommunale.
Déjà le bilan de ces actions est positif : implication des différents publics mais aussi des élus, premières actions dans les établissements, communication de 2 communes sur le sujet auprès de la population, définition d’une méthode applicable à l’échelle intercommunale. L’expérience de terrain prouve cependant l’existence de certains freins, parmi lesquels le manque de moyens, un temps d’appropriation nécessairement assez long, le changement des personnels qui exige de recommencer la sensibilisation, ou encore l’attitude peu réceptive de certains personnels…