On sait que les émissions de polluants atmosphériques sont en grande partie liées à l’activité humaine. Air Pays de la Loire a donc souhaité évaluer l’impact sur la qualité de l’air des mesures de restriction d’activité, puis de leur levée partielle. Dès la première semaine de confinement, l’organisme a réalisé un bilan hebdomadaire, présentant les évolutions de deux polluants (dioxyde d’azote et particules). Un bilan global — couvrant toute la période de confinement et les deux premières semaines de déconfinement — a ensuite été publié.

Une baisse majeure du trafic routier

Mesurée avec précision, notamment sur le territoire de Nantes Métropole, la réduction du trafic routier pendant le confinement est très forte. Au cours des trois premières semaines de confinement, il est d’environ 70 % (par rapport à 2019), et continue ensuite de décroître, mais moins fortement, de 5 à 6 % chaque semaine. Lors des deux premières semaines de déconfinement, la réduction de trafic n’est plus que d’environ 20 % (par rapport à 2019) : cela montre la reprise de la circulation routière, qui n’a toutefois pas aussitôt retrouvé son niveau passé. Si elles ont été relevées à Nantes, ces données donnent une indication globale sur les tendances du trafic routier régional durant la période.

Baisse forte en dioxyde d’azote, moindre pour les particules

Par rapport à la même période de 2019, la réduction des concentrations en dioxyde d’azote est spectaculaire. Elle s’établit à environ – 25 % en milieu rural, à – 45 % en milieu urbain situé à l’écart des voies de circulation et à – 70 % à proximité immédiate des axes routiers. « Cette progression est logique car ce polluant est émis très majoritairement par le transport routier, secteur particulièrement impacté par les mesures de restriction d’activité », analyse Air Pays de la Loire.

Pour les particules (PM10 et PM2.5), dont moins de 20 % provient du trafic routier, l’effet est peu visible, en particulier dans les secteurs éloignés des voies de circulation. Autour des axes de forte circulation, l’impact du confinement reste évident, avec une réduction de l’ordre de — 15 % des concentrations.

« Ces résultats sont cohérents avec les évaluations produites dans les autres régions, par les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) et au niveau national par l’Institut National de l’Environnement et des Risques (INERIS) », relève Air Pays de la Loire.

Déconfinement : une dégradation progressive

Lors des deux premières semaines de déconfinement, la reprise d’activité a été progressive. Pour le dioxyde d’azote, les concentrations sont réduites par rapport à l’année précédente, mais progressent par rapport à la période de confinement. Elles passent ainsi de – 25 % à – 10 % en milieu rural, de – 45 % à – 30 % en milieu urbain et de – 70 % à – 50 % au niveau des voies de circulation. L’amélioration de la qualité de l’air liée à ce polluant reste donc à ce stade significative.

Pour les particules, aucune évolution majeure par rapport à la période de confinement ne se dessine. Ces polluants sont en effet émis par plusieurs sources (agriculture, transport, industries, émissions naturelles…) dont certaines ne sont pas impactées par les restrictions d’activité.

S’ils sont riches d’enseignements, ces bilans restent provisoires : Air Pays de la Loire poursuivra son analyse sur plusieurs semaines de déconfinement, et annonce pour juin des évaluations à l’échelle de chacune des principales agglomérations de la région.

Le rapport complet d’Air Pays de la Loire : Rapport « [COVID-19] impact du confinement sur la qualité de l’air en Pays de la Loire - bilan sur l’ensemble de la période » (format pdf - 391.2 ko - 28/05/2020)

Air Pays de la Loire

 

Riche de plus de trente ans d’expérience, Air Pays de la Loire est agréé par le ministère de la Transition écologique et solidaire pour assurer la surveillance de la qualité de l’air en Pays de la Loire. Cet organisme pluripartenarial (services de l’État, collectivités territoriales, entreprises industrielles, associations) a comme missions la surveillance de la qualité de l’air (réseau permanent de mesures, campagnes de mesure…), l’information du public et des autorités, l’accompagnement des décideurs et l’amélioration des connaissances.

 

Le site de Air Pays de la Loire : http://www.airpl.org/