Bilan du programme d’accompagnement « Santé environnementale en maternité : Agir ensemble ! » auprès des 12 maternités en Pays de la Loire
La santé environnementale en périnatalité est un enjeu majeur. Durant les 1000 premiers jours de l’enfant (de sa période intra-utérine à ses deux ans), l’exposition à certaines substances chimiques présentes dans notre quotidien peuvent entraîner des risques sur sa santé d’enfant ou de futur adulte. Certains polluants peuvent provoquer des allergies, de l’asthme, du diabète, des cancers, une altération du développement, de la reproduction ou du métabolisme.
Avec le soutien technique du bureau d’études Primum non nocere, le programme « Santé environnementale en maternité : agir ensemble ! » vise à limiter l’exposition des nouveau-nés, de leurs mères et des professionnels aux polluants intérieurs au sein des maternités et au domicile. Il sensibilise également les parents aux enjeux de la santé environnementale du jeune enfant lors du retour à domicile.
Au total, ce sont 12 maternités implantées dans les 5 départements de la région qui se sont engagées dans ce dispositif régional au printemps 2021. Elles représentent 76% des naissances de la région.
Les plans d’actions des maternités
Le dispositif d’accompagnement débutait par un diagnostic mené dans chaque maternité, permettant de dresser un état des lieux des pratiques. Ces diagnostics individuels ont par la suite servi de base pour la consolidation d’un rapport régional autour de 6 axes prioritaires :
- Les achats écoresponsables
- Les produits cosmétiques
- Les produits techniques de nettoyage des locaux
- Le lait infantile
- Les couches
- L’exposition au formol des professionnels
Ces changements, vers des protocoles plus respectueux de la santé et de l’environnement, ne sont pas anodins pour les maternités et nécessitent d’engager en profondeur l’organisation des services des établissements.
Exemples d’actions correctrices : la clinique du Tertre Rouge et le CHU d’Angers
A l’occasion de la journée bilan du 29 novembre 2022 à Angers, les 12 maternités ont pu partager leurs avancées en fonction des objectifs et priorités fixés.
Ce programme a permis une progression globale de toutes les maternités sur les différents axes de travail retenus. 100 % des maternités ont ainsi désigné un référent santé environnement, qui s’appuie sur un groupe pluridisciplinaire dans ¾ des établissements. La première étape a consisté en de nombreuses initiatives de sensibilisation des personnels. 1/3 des établissements ont d’ores et déjà mis en place des ateliers de sensibilisation des parents à la santé environnementale au sein de la maternité. 92 % des maternités ont opéré des changements sur les cosmétiques achetés et proposés aux patients et au personnel pour réduire les produits contenants des substances préoccupantes. 83 % se tournent vers des techniques alternatives pour le nettoyage des locaux, en particulier des sols par des produits moins émissifs, voire par des techniques de nettoyage très efficaces à l’eau.
Afin de pérenniser le projet, la mobilisation de différents services au sein des maternités est nécessaire. Par exemple, dans l’élaboration de sa feuille de route Santé Environnementale, le CHU d’Angers s’appuie sur plusieurs services : la Direction générale, le Pôle Femme-Mère-Enfant, la Direction des achats et l’unité de prévention et de lutte contre les infections nosocomiales. Un comité de pilotage se réunit deux fois par an pour partager l’avancée du plan d’actions et les orientations à prendre.
Lire l’article point d’étape à la maternité du CHU d’Angers.
Sur un autre volet, la clinique du Tertre Rouge (Le Mans), a conduit une analyse poussée des produits cosmétiques utilisés pour s’orienter vers ceux dont la composition était plus respectueuse de la santé et de l’environnement. Ce travail a amené l’établissement à questionner la distribution de la « Boîte rose » remise aux parents au moment de la naissance. La maternité a jugé ce contenu trop éloigné des préoccupations en santé environnementale et elle a été remplacée par un sac alternatif plus en phase avec la préoccupation de santé environnementale pour l’enfant et de la jeune mère.
Lire l’interview d’Anaëlle Negaret, Responsable Materniteam au sein de la clinique.
Fin de l’accompagnement : quelle suite ?
La journée du 29 novembre clôturait le plan d’accompagnement régional des maternités. Ce fut également l’occasion de signer la charte des achats responsables en santé environnementale. Fruit d’un travail collectif, cette charte engage les maternités sur un certain nombre de critères de choix au regard de la composition des produits, de la recyclabilité des emballages et du coût global du produit sur l’ensemble de son cycle de vie (acquisition, utilisation, élimination). La charte comprend également l’engagement des maternités à impliquer les fournisseurs à la démarche afin de progresser collectivement.
Plébiscitée par les maternités, cette dynamique d’échanges autour de la santé environnementale sera maintenue au-delà du plan d’accompagnement de deux ans à travers un comité régional santé environnement animé par réseau sécurité naissance des Pays de la Loire (RSN).