Axe 6 - Exposition aux polluants chimiques
Développer la connaissance autour des polluants chimiques afin de mieux s’en prémunir
La prévention des expositions aux substances chimiques constitue un enjeu de santé publique important sur le territoire, qu’il s’agisse de l’exposition lors d’activités professionnelles ou domestiques. En effet, les Ligériens peuvent être exposés à des polluants chimiques potentiellement toxiques pour la santé à travers l’air qu’ils respirent, les produits du quotidien qu’ils utilisent (produits cosmétiques, ménagers etc.), des objets dits “traités” qu’ils manipulent (par exemple un vêtement technique contenant une substance qui permet d’éviter les odeurs, ou un réfrigérateur traité avec des substances permettant d’éviter les moisissures), l’eau qu’ils consomment ou encore à travers leur alimentation. Concernant l’exposition dans le milieu professionnel, le 4e Plan Régional Santé au Travail 2021-2025 identifie la prévention des risques chimiques comme une priorité.
Les pesticides désignent les substances utilisées pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes indésirables (plantes, champignons, bactéries…), comme les produits phytosanitaires utilisés pour la protection des cultures. L’usage des pesticides mène à une imprégnation des milieux (sols, eau, air…) et organismes cibles à ces polluants chimiques mais également des populations animales et humaines. Ces produits phytopharmaceutiques peuvent avoir de graves effets sur la santé humaine (pathologies cancéreuses, neurologiques, troubles de la reproduction…) et leur usage est fortement encadré. Si l’exposition est principalement professionnelle, le grand public peut également être exposé via son alimentation et son environnement (exemple : biocides contre les animaux volants et rampants, traitement anti-poux, médicaments vétérinaires antiparasitaires, traitement anti-dépôts verts pour toitures et façades). Dans ce contexte, la France s’est notamment engagée dans une démarche de réduction de l’usage des pesticides via le plan d’action national Ecophyto, qui acte l’objectif de réduction de recours aux produits phytopharmaceutiques de 50% d’ici 2030.
Au-delà des pesticides, la population est également exposée aux nanomatériaux, matériaux dont au moins une dimension est de l’ordre du nanomètre, soit 1/50 000 de l’épaisseur d’un cheveu humain. Cette très petite taille leur conférant des propriétés spécifiques, les usages des nanomatériaux sont déjà très répandus, dans de nombreux secteurs d’activités comme l’automobile, l’agroalimentaire, la construction, la cosmétique etc. Si la connaissance de leur toxicité reste incomplète, l’enjeu demeure de réduire au minimum les expositions et d’améliorer la connaissance du risque.
Plus connues sous le nom de PFAS, les per- et polyfluoroalkylées sont d’autres substances aux propriétés chimiques spécifiques, utilisées dans de nombreux domaines industriels et produits de la vie courante. Extrêmement persistantes dans l’environnement, elles sont parfois appelées produits chimiques éternels. Ces substances chimiques se décomposent d’elles-mêmes très lentement et leur impact sur la santé humaine et les écosystèmes font l’objet de préoccupations.
Enfin, des perturbateurs endocriniens, substances capables d’interférer avec le système hormonal, entraînant des effets délétères, sont également présents dans l’environnement et les produits de consommation courante. Les expositions à ces substances représentent un enjeu de santé publique notamment à des périodes clés de l’activité hormonale et du développement de l’enfant (vie intrautérine, premières années de vie).
Évaluer les expositions à ces polluants chimiques et les risques associés est donc un véritable enjeu de santé. Du fait des différentes voies d’exposition, et de la présence de multiples polluants dans l’environnement, un individu peut être exposé à plusieurs substances simultanément, ce qui pose la question des effets potentiels liés à ces multi-expositions, ou “effet cocktail”.