Axe 3 - Bâtiment, habitat et santé

Améliorer la qualité du logement et des lieux accueillant du public pour préserver la santé des occupants, notamment celle des plus fragiles

Promouvoir des bâtiments favorables à la santé implique de s’interroger sur les impacts potentiels, positifs ou négatifs, sur la santé et le bien-être de leurs occupants. Aujourd’hui, nous passons entre 80 à 90% de notre temps dans les espaces clos (domicile, travail, école…). La qualité de ces milieux de vie détermine notre santé physique et mentale tout au long de notre vie. L’ambition est de promouvoir une approche globale des facteurs contribuant à un bâtiment favorable à la santé comme le propose l’outil Domiscore qui prend en compte la dimension santé de l’habitat et de l’environnement proche mais également la vulnérabilité des occupants.

En 2014, selon le baromètre santé environnement, les Ligériens plaçaient la pollution de l’air parmi les facteurs environnementaux jugés les moins à risque pour la santé et 58% des Ligériens n’avaient jamais entendu parler du radon, gaz radioactif naturellement présent dans les sous-sols de la région. La pandémie du Covid-19 a cependant révélé au grand public l’importance d’un air intérieur de qualité, y compris pour limiter les risques de transmission d’agents infectieux.

En Pays de la Loire, un travail de sensibilisation sur les polluants physiques (bruit, particules fines…), biologiques (allergènes, moisissures), chimiques (amiante, plomb dans les peintures, composants des produits d’entretien…) et radiologique (radon) est engagé depuis plusieurs années (¼ des actions du PRSE3 portaient sur cette thématique).

Le radon, gaz radioactif, incolore et inodore, est présent en quantité variable dans certains bâtiments et représente un risque réel pour la santé. Il est la seconde cause de mortalité par cancer du poumon (après le tabac). En Pays de la Loire, de nombreuses communes, du fait de leur socle géologique, sont concernées par la problématique du radon. Autre paramètre : l’humidité est reconnue comme un facteur d’aggravation des pathologies et allergies respiratoires, d’où la préconisation d’assurer un renouvellement d’air permanent (ventilation) et d’aérer quotidiennement son intérieur. Lors de la construction et de la rénovation, il est obligatoire de se conformer à certaines exigences en matière d’isolation thermique et acoustique. S’adapter aux usages et aux spécificités des occupants doit concourir à améliorer la qualité de vie et à préserver la santé des usagers de ces bâtiments.

Les conséquences du dérèglement climatique (augmentation des évènements de chaleur extrême notamment), accentuées par la crise énergétique accroissent les inégalités sociales et territoriales de santé.

Rendre les logements énergétiquement plus performants est au cœur de la stratégie nationale face au réchauffement climatique. Elle répond à plusieurs impératifs environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux. D’après le rapport de l’Observatoire national de la rénovation énergétique 2022, la France compterait 5,2 millions de logements énergivores. Ils seraient 366 000 en Pays de la Loire soit 17 % du parc de logements. Les aspects de santé environnementale, à travers la qualité de l’air intérieur, les conforts acoustique, thermique, etc., doivent s’inscrire plus généralement dans les enjeux de rénovation énergétique des logements afin d’apporter plus de confort et de bien être à leurs occupants.

En particulier, un grand nombre de ménages sont touchés par la précarité énergétique. Déjà, en 2018, à travers l’étude de “L’habitat dégradé dans les Pays de la Loire et les enjeux de santé” réalisée par l’ARS, l’INSEE et la CAF, on estimait que 11% du parc privé étudié était énergivore, 5% du parc surpeuplé et 2% à risque de bâti dégradé. La mobilisation sur ce sujet reste aujourd’hui un enjeu de santé publique important.

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