Plan Régional Santé Environnement du Pays de la Loire

Webinaire « Perturbateurs endocriniens et impacts sur la santé »

publié le 27 octobre 2020

Après l’usage des produits cosmétiques pour la femme enceinte et le bébé en avril et la pollution de l’air intérieur en juin, ce troisième webinaire (d’un programme de 4 prévu cette année) était consacré aux perturbateurs endocriniens. Pendant plus d’une heure, des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance ont eu l’occasion d’échanger avec Nathalie Bonvallot, enseignante-chercheuse en toxicologie à l’École des hautes études en santé publique (EHSEP) et directrice adjointe de l’institut de recherche santé environnement travail à Rennes.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (2002), « un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien et, de ce fait, induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous) — populations ». Santé Publique France dénombre pas moins de 800 substances ayant des propriétés avérées ou suspectées de perturbateurs endocriniens, parmi lesquels le fameux Bisphénol A (BPA) maintenant interdit dans les contenants alimentaires, le PFOA des poêles anti-adhésives ou le diethylhexyl phthalate (DEHP) présent dans des plastiques. Ces perturbateurs sont donc omniprésents dans nos produits du quotidien et ce tout au long de notre vie. Leur impact sur la santé est devenu un sujet d’inquiétude grandissant dans la population (obésité, diabète, trouble du comportement, baisse de la fertilité, cancer hormono-dépendant…) et est au cœur de différentes mesures et politiques publiques.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? Comment agit-il ? Où se trouve-t-il ? Quelle réglementation encadre son utilisation ? Pourquoi les femmes enceintes et les enfants y sont plus vulnérables ? Nathalie Bonvallot a apporté des éléments de réponses à toutes ces questions, d’abord en expliquant les mécanismes d’action sur l’organisme des perturbateurs endocriniens et les processus de régulation de ces substances, puis en développant une approche pratique pour limiter les expositions, notamment auprès des familles.

Parmi ses recommandations, elle conseille une approche globale des polluants plutôt que centrée sur les seuls perturbateurs endocriniens, les messages sur les polluants ne devant pas être désolidarisés d’autres recommandations de prévention santé (équilibre alimentaire, tabac, alcool, activité physique…). Elle préconise également d’adapter les messages en fonction des attentes, connaissances et conditions de vie des publics. Ainsi, si une personne n’a pas pris l’habitude d’aérer son logement, mieux vaut commencer par ce changement de comportement, avant même de faire la chasse aux perturbateurs endocriniens dans ses cosmétiques. Plutôt que de chercher le « zéro polluant chimique ou zéro perturbateur endocrinien » (ce qui s’avère difficile), il lui semble par ailleurs préférable d’agir là où cela est possible, sans attendre la preuve scientifique du dégât sanitaire.

Retrouvez le replay du webinaire ci-dessous, ainsi qu’un lien vers un dossier complet sur le site de la Mutualité Française Pays de la Loire.