Plan Régional Santé Environnement du Pays de la Loire

PGSSE de Baugeois-Vallée : « Partager une culture opérationnelle de l’anticipation face aux risques sanitaires »

publié le 26 juillet 2019


L’usine des Conglands à Mazé

Comment avez-vous lancé le PGSSE sur le territoire sur l’ex-SIAEP de Beaufort-en-Vallée ?

Hervé Franké : Nous avons été sollicités en 2016 par l’Agence Régionale de Santé, qui savait que nous possédions une très bonne connaissance des nos installations et de leur niveau de sécurité sanitaire, avec une organisation bien à jour. L’ex-SIAEP de Beaufort-en-Vallée couvrait alors 19 communes, avec 13 200 abonnés et 1,6 million de m³ consommés. Il exploitait 3 champs captants avec 10 forages, 3 stations de traitement, 7 réservoirs, 830 km de réseau, avec un rendement de réseau de 93,7. De plus, le président de notre syndicat d’eau, Guy Jameron, notre service technique fonctionnant en maître d’œuvre interne, et nos prestataires étaient très engagés en matière de qualité, lançant régulièrement les travaux de mise aux normes nécessaires. Organisés pour garantir une eau distribuée de qualité, nous avons donc répondu favorablement à la demande qui nous a été faite de développer un PGSSE qui renforçait l’approche de la sécurité sanitaire.

Comment s’est déroulée la mise en œuvre ?

Hervé Franké : L’ex-Syndicat de Beaufort avait l’ambition d’être un acteur de référence, et la démarche PGSSE permettait de renforcer encore plus nos préoccupations de sécurité sanitaire, en prenant en compte toute la chaîne de production et de distribution, de l’amont à l’aval. Le PGSSE propose en effet à la fois un cadre général qui formalise le travail entre le maître d’ouvrage et les prestataires, qui permet d’organiser un suivi continu et de mettre en place un calendrier d’actions optimisé. La démarche a été relativement aisée à mettre en place : d’abord parce que nous avons profité du bon travail précédemment réalisé, mais aussi parce que nous l’avons exploitée comme une façon de faire reconnaître le travail des agents. Ensuite, nous avons bénéficié d’un réel engagement des différents acteurs, qui a permis de venir à bout de l’élaboration du projet de PGSSE en quatorze mois, entre juillet 2016 et septembre 2017.

La station des Seillandières à Beaufort en Anjou

Cet engagement a-t-il été une clé de réussite ?

Hervé Franké : Le volontarisme de l’ex-SIAEP, mais aussi celui du prestataire STGS, qui a fait participer à la fois son chef d’agence, le responsable de process et son technicien chimiste, ont été décisifs. Nous avons travaillé en équipe, avec une excellente synergie entre acteurs, qui ont conjugué connaissance du terrain et expertise pointue, pour arriver aux 3 grilles d’évaluation visées (une par unité de production). Nous ne partions pas de zéro, nous maîtrisions notre patrimoine, et chacun a su se rendre disponible. La réalisation du PGSSE en interne doit également être soulignée. C’est un point fort qui a d’abord permis une appropriation efficace, et qui par la suite, pour faire vivre le PGSSE, doit nous permettre d’arriver rapidement à l’opérationnel.

Quels sont les apports d’un tel PGSSE, selon vous ?

Hervé Franké : Le PGSSE permet d’enclencher un changement des mentalités, afin d’aller délibérément vers une culture de l’anticipation et de l’amélioration continue face aux risques sanitaires. On met à distance le travail improvisé, ou seulement en réaction au potentiel incident, pour mieux analyser les risques et programmer les travaux nécessaires. On peut constater que, pour être efficace, la démarche PGSSE pousse à une certaine exigence, de mobilisation, de compétence, et sans doute de taille de territoire… pour élaborer le Plan, mais aussi ensuite le faire vivre.

Le local électrique de la station des Seillandières

Justement, où en est votre PGSSE aujourd’hui ?

Hervé Franké : Le SIAEP de Beaufort-en-Vallée a été dissous, et sa compétence reprise au 1er janvier 2018 par la Communauté de Communes Baugeois-Vallée, dont le territoire et ses caractéristiques diffèrent : 17 000 abonnés, 1,6 million de m³ consommés, 16 forages, 6 stations de traitement, 9 réservoirs et 1 350 km de réseau… Le projet de PGSSE de l’ex-syndicat de Beaufort est donc resté un document « provisoire », non opérationnel. Des conventions d’échanges d’eau et un schéma directeur AEP sont encore à mettre en place, et la contractualisation avec un prestataire de service unique, pour la future gestion du service AEP, est programmée pour le 1er juillet 2020. Un nouveau PGSSE, sur la totalité du territoire de la Communauté de Communes Baugeois-Vallée, est prévu pour le début 2022, après que le nouveau prestataire aura intégré le fonctionnement des nouvelles installations. Ce PGSSE s’appuiera sur l’expérience acquise au sein de l’ex-Syndicat de Beaufort.

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PGSSE : évaluation et gestion des risques sur la chaîne de production et de distribution

 
La démarche PGSSE s’appuie sur une approche globale de sécurité sanitaire, basée sur les principes d’évaluation et de gestion des risques sur l’ensemble de la chaine de production et de distribution de l’eau destinée à la consommation humaine. Il s’agit d’une démarche préventive et d’amélioration continue basée sur l’évaluation et la gestion des risques (connaître – prévenir – anticiper – gérer) qui s’inscrit dans le temps.
 
À l’échelle d’une collectivité en charge de l’alimentation en eau, elle traite 4 enjeux :
• évaluer à l’échelle d’une unité de distribution les dangers et risques susceptibles de l’affecter sur l’ensemble du système de production et de distribution d’eau (de la ressource en eau jusqu’à la distribution au consommateur),
• identifier les améliorations techniques et organisationnelles nécessaires pour réduire voire éliminer ces risques,
• s’assurer de l’efficacité des barrières mises en place,
• mener de manière périodique des actions de suivi des mesures mises en place pour compléter le cas échéant le plan de sécurisation mis en place.