Association Les Chesnaies : les enfants handicapés au cœur des actions santé-environnement

publié le 10 juin 2020

L’association Les Chesnaies vient d’obtenir le label Agir du PRSE3, valorisant les nombreuses actions qu’elle met en place dans ses trois centres d’accueil d’enfants en situation de handicap, autour d’Angers. Intégrant l’ensemble des professionnels, ces actions ont la particularité de miser également sur l’investissement des jeunes. Avec, à la clé, à la fois une diffusion des bonnes pratiques sur l’environnement et la santé mais aussi l’acquisition de compétences et de connaissances pour une meilleure inclusion dans la société.


Installation de chauffe-eau solaires, creusement d’un puits pour arroser les plantes, mise en place d’un tri sélectif précis, acquisition d’un parc automobile électrique, mesure des taux de radon, restauration orientée bio et locale, absence de pesticides dans les jardins… Depuis de nombreuses années déjà, l’association Les Chesnaies est engagée dans le respect de l’environnement et de son impact sur la santé au sein des trois centres dont elle a la gestion. Implantés dans le Maine-et-Loire, les ITEP (Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) Les Chesnaies et Le Thouet et l’IME (Institut médico-éducatif) Le Graçalou accueillent 260 jeunes, âgés de 3 à 20 ans, qui présentent des troubles du comportement ou de la personnalité, ou toute autre forme de handicap.

Professionnels et enfants impliqués

« La labellisation PRSE que nous avons obtenue est très importante pour nous, se réjouit Jacques Rebières, directeur administratif et financier de l’association. Elle valorise les actions que nous menons depuis une quinzaine d’années, et que nous poursuivons en étroite collaboration avec les 200 professionnels investis dans nos centres, mais aussi avec les enfants ». En effet, la création d’une commission environnement l’an dernier a d’abord impliqué le personnel (enseignants, éducateurs, agents techniques…) dans la mise en place de procédures. Il s’agit par exemple de réduire et mieux traiter les déchets ou mesurer la qualité de l’air dans les locaux (action à venir). Mais la grande originalité de la démarche est la sollicitation des enfants.

Un journal pour valoriser les actions

L’implication des jeunes est mise en valeur, notamment, dans un journal semestriel interne qu’ils réalisent eux-mêmes. Dans chaque numéro, une rubrique est dédiée à l’écologie. L’occasion pour les journalistes en herbe de mettre en avant les actions qu’ils mènent toute l’année. Pêle-mêle, on y décrit l’utilisation d’un bac à compost pour donner une seconde vie aux déchets alimentaires de la cuisine, destinés au jardin de l’ITEP implanté sur un parc de 5 hectares, ou encore une opération recyclage de papiers avec création d’origamis. Pour un article, les enfants ont même élaboré un sondage sur les pratiques écologiques de leur entourage : préférez-vous le vélo à la voiture ? Utilisez-vous des pesticides ? Veillez-vous à économiser l’énergie ? Consommez-vous bio ? Telles sont les questions qu’ils ont posées à leurs parents et aux professionnels, avant de trier les résultats.

Former de futurs citoyens

« Au-delà d’une sensibilisation aux questions de l’environnement et de la santé, ces actions permettent aux enfants d’acquérir des compétences et des connaissances tout en prenant du plaisir et en étant bien souvent force de proposition, explique Sylvie Duperron, Directrice générale des Chesnaies. Elles visent à former de futurs citoyens et favorisent l’inclusion dans la société. D’ailleurs, nous remarquons que, comme tous ceux de leur génération, nos jeunes sont très intéressés par la cause écologique. » Ce qu’a confirmé la participation récente au concours Arts en plastiques pour l’océan, mis en place par les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et la Fondation de la mer. Le principe ? Récolter des déchets en plastiques, les nettoyer et leur donner une seconde vie en les transformant en créations artistiques sous forme de méduses, poissons ou algues. «  En amont de ces réalisations, tout un travail de sensibilisation a été effectué. Nous avons regardé des images de pollution des fonds marins, explique Emmanuelle Gauvin, professeure des écoles à l’ITEP Les Chesnaies. Les enfants ont été particulièrement marqués par l’image d’une tortue avalant un sac en plastique… ».