APSF : rester à l’écoute des patients allergiques aux pollens pendant la crise du COVID-19

publié le 24 septembre 2021

Toute l’année, la surveillance des pollens est assurée par l’association des Pollinariums sentinelles de France (APSF). Si au début de la crise Covid-19, certaines de ses activités ont dû être suspendues, l’association est restée à l’écoute des questions des patients allergiques aux pollens. Rencontre avec Dominique Chevallier, médecin allergologue référent.


Suite aux mesures de restriction de travaux et de déplacements appliquées aux personnels dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, 12 pollinariums ont dû suspendre temporairement leurs observations durant la période de confinement. L’APSF est alors restée en contact avec les abonnés par le biais d’envois de newsletters spéciales les informant sur les émissions de pollen des Bétulacées et des premières émissions des Graminées, dont l’allergie est la plus répandue en France, ainsi que des informations d’ordre médical. Les abonnés ont également eu la possibilité d’échanger avec l’association pour toute question. En sa qualité de médecin allergologue, Dominique Chevallier, médecin allergologue référent, a pu répondre particulièrement aux demandes médicales et orienter les allergiques dans la prise de leur traitement.

« Cette période inédite a été source d’angoisse et d’interrogations pour beaucoup de patients allergiques, explique-t-il. Les questions posées par les allergiques abonnés à la newsletter portaient notamment sur le risque de la Covid-19 en cas d’asthme bronchique et sur l’adaptation de leur traitement antiasthmatique. La préoccupation essentielle sur laquelle nous n’avions aucune certitude au début de la pandémie a été celle de la prise de corticoïdes en spray nasal ou par inhalation de manière concomitante au développement éventuel de la virose. Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires puissants mais également des immunosuppresseurs et on pouvait légitimement se poser la question du risque d’aggravation de l’attaque virale liée à ce type de traitement. »

Continuer de traiter les allergies, même dans le contexte du COVID-19

Les sociétés françaises d’allergologie, ORL et pneumologie ont clairement répondu à cette question : l’utilisation des antihistaminiques et des sprays anti-inflammatoires à visée bronchique ou nasale ne sont pas contre-indiqués en cas d’infection par la Covid-19 et doivent être utilisés si l’état clinique allergique le nécessite. L’asthme saisonnier doit être parfaitement contrôlé et les éternuements d’origine allergique, source active de diffusion du virus doivent être également traités.

Une autre grande question a été celle de l’évaluation du facteur de risque lié à la poursuite d’un travail en présentiel.

« Sur le plan allergique, nous avons connu une année pollinique 2020 difficile par sa précocité, sa persistance et son abondance, continue Dominique Chevallier. Le confinement n’a pas été forcément protecteur car beaucoup de patients qui avaient la chance de bénéficier d’un jardin ont passé beaucoup de temps dehors. Après le confinement, j’ai noté une relative protection vis-à-vis des grains de pollen liée au port du masque.

Sur le plan humain, l’APSF m’a permis de rentrer directement en contact avec nos adhérents allergiques pour répondre dans la mesure du possible à leurs préoccupations. C’était une des premières fois que nous avions autant de questions posées en réponse aux envois de la newsletter. Cette expérience a été enrichissante pour nous et j’espère pour eux. Elle doit nous faire réfléchir à l’avenir sur la mise en place d’un échange d’informations avec nos adhérents allergiques. Mon sentiment est que ce retour d’expérience ne peut être que favorable à la qualité du service rendu.  »